JUSTICELyon: 4 ans ferme pour avoir tabassé un couple à la sortie d'un concert

Lyon: 4 ans ferme pour avoir tabassé un couple à la sortie d'un concert

JUSTICELa cour d'appel de Lyon a condamné ce mardi deux skinheads à une peine inférieure aux réquisitions...
Caroline Girardon

Caroline Girardon

Le seul tort de ce couple: être proche de l'extrême gauche. En 2011, alors qu'ils sortaient d'un concert à Villeurbanne, un homme et une femme ont été quasiment laissés pour mort. Tabassés à coup de battes de baseball, de barres de fers et de coups de pied dans le visage par huit skinheads.

Les victimes traumatisées témoignent

Ce mardi, la cour d'appel de Lyon a rendu son arrêt: 5 ans de prison dont un an avec sursis avec l'obligation d'indemniser les victimes, à l'encontre des deux principaux agresseurs. Les six autres, condamnés à des peines inférieures en première instance, n'avaient pas fait appel du jugement.

En première instance, Malko Chatain, 25 ans, et Anthony Tracanelli, 24 ans, poursuivis pour «violences aggravées en état de récidive et port d'armes prohibées» s'étaient vus infliger cinq ans ferme avec mandat de dépôt à la barre.

La cour d'appel n'a pas suivi les réquisitions du parquet qui, le 3 février, avait demandé de confirmer la peine prononcée par le tribunal correctionnel.

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«A défaut d'être proportionnée, la sanction prononcée est une réponse satisfaisante dans le sens où les personnes poursuivies dont on pensait qu'elles étaient coupables, ont été condamnées, confie à 20 Minutes Bertrand Sayn, l'avocat des victimes. Après, on se fait peu d'illusions sur le paiement des sommes très importantes qui seront réclamées et qui seront à la hauteur du préjudice subi. Pendant tout le procès, les prévenus ont affiché un mépris clair à l'égard des victimes.»

«La phobie du monde»

Même s'il ne veut pas dévoiler le montant des sommes exigées, l'avocat insiste sur la lourdeur du préjudice «d'un point de vue physiologique et physique». «Ma cliente souffre encore tous les jours. Elle se bat au quotidien pour aller de l'avant», précise Bertrand Sayn. Partie refaire sa vie en Angleterre de «peur que ça recommence», la jeune femme qui était restée deux mois sans marcher, vit avec «la phobie du monde».

Lui, s'est installé à la campagne, reclus dans sa maison, handicapé par une vertèbre brisée et vivant «en permanence avec son sac de médicaments» pour combattre ses crises d'épilepsie.

«Nous espérons que les deux prévenus ne se pourvoiront pas en cassation. Cela permettra à mes clients de pouvoir enfin tourner la page judiciaire», conclut l'avocat.