Rennes : La taxe d’enlèvement des ordures ménagères va flamber… « C’était franchement pas prévu »
Chères poubelles•L’arrêt prolongé de l’incinérateur de Villejean pèse sur les finances de la métropole, qui doit rehausser le taux d’impositionCamille Allain
L'essentiel
- Confrontée à l’arrêt prolongé de son incinérateur de Villejean, Rennes Métropole est forcée d’exporter ses déchets.
- Une dépense qui va être compensée par la hausse de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, dont le taux a été fixé à 9,85 % jeudi soir.
- « Nous n’avons pas le choix car nous ne pouvons pas emprunter pour payer des dépenses de fonctionnement », explique Laurent Hamon, vice-président délégué aux déchets.
La nouvelle était aussi attendue que redoutée. Confrontée à l’arrêt prolongé de son incinérateur de Villejean, Rennes Métropole raque chaque mois pour exporter ses déchets. Un pognon de dingue, comme le disent certains, qui sera bientôt compensé. Par qui ? Mais par vous, pardi ! Vous, les contribuables de la métropole, à qui on demandera bientôt de payer pour éponger les dettes cumulées de ces mois d’export de déchets.
Jeudi soir, les élus de la métropole ont acté la hausse de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, dont le taux a été fixé à 9,85 %. Longtemps plafonné à 5,7 %, ce taux avait déjà été rehaussé à 7,5 % en 2022.
« Nous n’avons pas le choix »
Cette dernière hausse avait pour but de financer les énormes travaux de rénovation de l’usine de valorisation énergétique de Villejean, évalués à 181 millions d’euros depuis le vote d’une rallonge à l’automne. Confrontée à un problème de conformité sur les équipements de pression, la métropole attend fébrilement le troisième rapport d’experts pour savoir qui a raison : la collectivité bretonne ou l’entreprise italienne qui effectuent les travaux ? Si cet arrêt du plus vieil incinérateur de France pose tant problème, c’est qu’il a obligé la métropole à exporter 100.000 tonnes d’ordures ménagères par an, pour un coût évalué à environ 15 millions d’euros par an.
Pour éponger, la métropole n’a pas eu d’autre choix que de rehausser son impôt. « C’était franchement pas prévu. Nous n’avons pas le choix car nous ne pouvons pas emprunter pour payer des dépenses de fonctionnement », explique Laurent Hamon, vice-président délégué aux déchets.
Pour ceux habitant une maison, la hausse se facturera entre 36 et 74 euros par an. Pour ceux vivant dans un appartement, elle devrait se situer entre 12 et 35 euros. En attendant le redémarrage de l’incinérateur, on pourrait alors pencher pour un conseil évident : réduisez un maximum vos déchets. Des bacs permettant d’y déposer les biodéchets viennent notamment d’être installés.
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