coûteux DÉCHETSPourquoi l’incinérateur de Rennes ne va pas redémarrer

Rennes : Pourquoi l’incinérateur de Villejean ne peut pas redémarrer (et que la facture va flamber)

coûteux DÉCHETSLe chantier de rénovation de l’usine de valorisation énergétique est à l’arrêt en raison d’un imprévu
L'incinérateur de Villejean, à Rennes, fait actuellement l'objet d'importants travaux qui se chiffreront à plus de 180 millions d'euros.
L'incinérateur de Villejean, à Rennes, fait actuellement l'objet d'importants travaux qui se chiffreront à plus de 180 millions d'euros. - C. Allain / 20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

Elle fournit du chauffage à des milliers d’habitants de Rennes. Quand il fait chaud, elle produit de l’électricité. Mais elle est surtout capable d’engloutir des dizaines de milliers de tonnes d’ordures ménagères chaque année. Enfin, « était capable ». Car depuis le mois d’avril 2022, plus aucune fumée ne s’échappe de l’usine de valorisation énergétique de Villejean. Inauguré en 1968, le plus vieil incinérateur de France devait subir de très lourds travaux pendant dix-huit mois. Le problème, c’est que les dix-huit mois sont passés et que le chantier est à l’arrêt complet. « Nous avons stoppé le chantier en mars, car nous avions des suspicions de non-conformité des équipements sous pression. Une expertise a été menée et elle a confirmé nos craintes », résume Laurent Hamon, vice-président de Rennes métropole délégué aux déchets.

Une rallonge de 25 millions d’euros

L’autre problème, c’est que l’entreprise italienne qui s’occupe de ces équipements a livré une autre expertise qui dit que tout va bien. Et depuis ? Et bien, pas grand-chose. L’État est venu arbitrer le match et une troisième expertise sera menée. Ses conclusions sont espérées en avril pour un redémarrage potentiel des travaux à l’été 2024. Quant à la remise en marche, il serait très risqué de se livrer à un pronostic, mais elle n’interviendra pas avant la mi-2025. Pour financer cet imprévu, la métropole a adopté jeudi soir une nouvelle enveloppe de 25 millions d’euros, portant le projet à 181 millions d’euros.

En attendant le redémarrage, la métropole continue d’exporter ses déchets dans des territoires limitrophes. Un détournement qui coûte un bras : 2,8 millions d’euros par mois ! Les habitants le sentiront sans doute passer en mars, quand la taxe d’enlèvement des ordures ménagères sera réévaluée pour la seconde fois en trois ans. On ne connaît pas encore l’ampleur de la hausse, mais les contribuables seront sollicités. Raison de plus pour faire attention à vos déchets.