Change.org, le déclic de la pétition en ligne
CYBERCITOYENS•Le site change.org modernise les pétitions...Alice Coffin
Pétitionner pour changer le monde, le concept n'est pas nouveau. Dès la fin du XVIIIe siècle, des pétitions aux centaines de milliers de signatures réclamaient l'abolition de l'esclavage. Exigence finalement exaucée. Idem deux siècles plus tard pour les 2,5 millions de personnes qui demandaient l'inculpation du tueur de Trayvon Martin aux Etats-Unis. Sauf que ces signataires-là n'ont pas sorti de stylo, mais cliqué sur change.org. Ce site lancé en 2007 par deux étudiants américains vient d'arriver en France.
Sortir la pétition de la préhistoire
«On remet au goût du jour ce vieil outil qu'est la pétition, note Benjamin des Gachons, directeur des campagnes. En y ajoutant quelques leviers.» Via le site, les pétitionnaires peuvent, à chaque nouvelle signature, envoyer des mails aux personnes ciblées. «Par exemple, les responsables du magazine Elle reçoivent des mails concernant ma pétition», raconte Jama Cissoko, qui réclame que Laura Flessel soit à la une du magazine.
Outre cet outil, change.org « assure aussi le relais des pétitions notamment via les réseaux sociaux», note Benjamin des Gachons. Le compte Twitter @Change compte plus de 300.000 abonnés. De quoi filer un coup de jeune à la démarche. «Pour moi, les pétitions c'était le truc qu'on te faisait signer à la sortie de la fac et c'était préhistorique, s'amuse Jama Cissoko. Le Net offre d'autres possibilités et surtout permet à tout le monde de le faire.»
Au risque de pétitionner sur tout et n'importe quoi? «C'est sûr que si ça tournait à “Mon chien s'est fait écraser parce qu'il n'y a pas de sens interdit dans la rue”, ça serait compliqué!» Mais Gachons assure que ce n'est pas le cas, et un coup d'œil à la liste des pétitions en ligne le confirme. L'efficacité est, elle, réelle. Ce week-end, Jimmy Wales, le fondateur de Wikipédia, a posté une pétition réclamant de stopper l'extradition d'un étudiant accusé de piratage. En vingt-quatre heures, elle a recueilli plus de 20.000 signatures