Google visé par une enquête pour abus de position dominante
INTERNET•La Commission européenne souhaite en savoir plus sur la façon dont la firme hiérarchise sa recherche en ligne...Sandrine Cochard
Le système Google est dans le viseur de la Commission européenne. Bruxelles a ouvert mardi une enquête formelle contre Google pour abus de position dominante. Elle fait suite aux plaintes déposées en février dernier de trois concurrents de la firme, notamment le portail Ciao (racheté par Microsoft en 2008) qui critiquait les conditions contractuelles de Google pour la publicité en ligne.
«Pas de preuves»
Objectif: vérifier si Google a abaissé dans ses résultats de recherche gratuits le rang de services concurrents par rapport à ses propres services similaires. Bruxelles compte aussi se pencher sur «les allégations selon lesquelles Google imposerait des clauses d'exclusivité à des partenaires publicitaires, en leur interdisant de disposer certains types de publicités fournies par des concurrents sur leur site web, ainsi qu'aux fournisseurs d'ordinateurs et de logiciels, ce dans le but d'exclure des outils de recherche concurrents», explique la Commission dans un communiqué publié mardi (en anglais).
>> Pour tout savoir sur l’abus de position dominante, lisez l’interview d’Emmanuel Combe, professeur à l’université de Paris 1 et membre de l’Autorité de la concurrence.
«Cette ouverture de procédure n'implique pas que la Commission possède des preuves de l'existence d'une infraction» mais «seulement que la Commission conduira une enquête approfondie sur ce dossier, de manière prioritaire», tempère toutefois l’institution dans son communiqué. En clair, wait and see.
Amendes record
Si l’enquête de la Commission concluait à un réel abus de position dominante, Google pourrait prendre cher. Très cher même. Avant lui, deux autres géants américains avaient écopé d’amendes record pour un délit du même type. En 2007, Microsoft avait été condamné à payer 497 millions d'euros puis 899 millions d'euros en 2008. La Commission lui reprochait de profiter de son quasi-monopole sur le marché des systèmes d'exploitation pour imposer son lecteur Windows Media et ses logiciels pour serveur de groupe, au détriment de la concurrence.
En mai 2009, c’est au tour d’Intel d’avoir fait les frais de la Commission: il avait condamné à une amende de 1,06 milliard d'euros pour abus de position dominante (il a fait appel depuis).
>> Que risque Google? Quels sont les recours possibles? Toutes les réponses dans notre décryptage sur cette affaire en cliquant ici.
Google pourrait donc suivre le même chemin. A moins qu’elle n’échappe à une condamnation, comme cela lui est arrivé fin octobre...