TESTAvec Internet Explorer 9, Microsoft est (vraiment) de retour dans la partie

Avec Internet Explorer 9, Microsoft est (vraiment) de retour dans la partie

TESTVitesse, fluidité, nouvelles fonctionnalités... Les premières impressions de la bêta sont largement positives...
Internet Explorer 9
Internet Explorer 9 - DR
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre correspondant à Los Angeles

Vous ne juriez que par Chrome, Firefox, Safari ou Opera? Avez passé des heures à tenter de convaincre votre mère d’arrêter d’utiliser Internet Explorer 6? Prenez une seconde pour vous asseoir, et lisez lentement: IE9, dont la bêta est sortie lundi, rattrape la concurrence sur plusieurs fronts; et sur certains, la dépasse. Vraiment.

>> La bêta d'IE9 se télécharge ici, la liste complète des nouveautés se consulte

Non, le «Big One» n’a pas frappé la Silicon Valley. C’est pourtant un petit tremblement de terre qui a secoué San Francisco, lundi, avec la présentation de la première bêta publique du dernier navigateur Internet de Microsoft. Support des nouveaux standards du Web (HTML5, CSS3), rendu des pages fluidifié grâce à la contribution de la carte graphique, évolution vers des sites Web davantage traités comme des applications, gestionnaire de téléchargements simplifié et sécurisé... Cet Internet Explorer 9 a de nombreux atouts... A condition d’être sous Windows Vista ou 7.


Windows XP laissé de côté

L’avenir dira si cette décision était la bonne: Microsoft a décidé de faire l’impasse sur Windows XP, officiellement non compatible avec certaines fonctions. Une décision discutable quand on sait que le système, qui va bientôt souffler ses 10 bougies, représente encore plus de 50% des utilisateurs dans le monde. IE9 ne tourne donc que sur Vista (privé de certaines fonctions) et sous Windows 7, pour lequel il a vraiment été pensé.

Design: vers une épure appréciable

Microsoft ne fait dans l’originalité et copie la concurrence, notamment Chrome. Les menus disparaissent, tout comme le gros logo; les onglets passent en haut; la barre d’adresse, comme celle d’IE8, sert aussi à effectuer une recherche. Le choix de placer les onglets à sa droite ne séduira pas ceux qui aiment en ouvrir une vingtaine.

Gestion des ressources: rapide mais gourmand

Chaque navigateur clame être le plus rapide. Qu’importe: dans le ressenti, IE9 fait jeu égal avec ses concurrents. Il se lance quasi instantanément, les pages se chargent vite et, malgré le caractère bêta, plantent rarement. En revanche, le navigateur de Microsoft semble gourmand: avec une vingtaine d’onglets ouverts, IE9 consomme vite plus de 500 Mo de mémoire vive. 2 Go de RAM sont un strict minimum, 4 GO, sans doute conseillés. Microsoft a sans doute de l'optimisation à faire.

HTML5 + accélération matérielle = la mort de Flash

Pour réaliser à quelle point Internet va changer et s’animer avec le HTML5 (la nouvelle mise à jour du langage qui sert à constuire les pages Web), rien ne vaut un exemple, comme le site tout neuf du groupe The Killers. On débarque face à un panorama du désert. Avec la souris, à droite et à gauche, le paysage défile à 360°. Au passage du curseur, le bus s’allume. En cliquant, une carte interactive de leurs prochains concerts se dévoile. On peut zoomer et dézoomer. Envie de regarder une vidéo? Mr Brightside se lance aussitôt en haute-définition. D’un clic droit, on l’enregistre sur son disque en mp4. Le tout, sans aucun plugin à installer. Sous Chrome, moins avancé dans sa gestion de la carte graphique, le site rame. C’est un peu mieux sous Safari Mac, mais pas au niveau d’IE9. Il est cependant trop tôt pour tirer des conclusions: d’abord le site des Killers a été développé pour servir de vitrine technique à IE9; et surtout, dans les prochains mois, tous les navigateurs vont progresser sur le HTML5 et l’accélération matérielle. Microsoft, qui ne se concentre que sur le PC/Windows et sa librairie graphique DirectX, aura sans doute la vie plus facile. (Pour ceux qui veulent un aperçu musical du HTML5 sous Chrome, l'expérience d'Arcade Fire est à ne pas rater)


Sites Web ou applications?

Ls navigateurs vont donc plus largement avoir accès à la carte graphique de l’ordinateur. De quoi offrir des Web-apps plus riches, se comportant davantage comme de véritables programmes. IE9 accompagne cette tendance: il est possible de «punaiser» ses sites favoris directement dans le deck de Windows 7. On les lance alors comme un programme. Rien de révolutionnaire en soi (c’est possible sous Chrome et d’autres), mais l’intégration à Windows 7 offre des fonctions avancées, comme les «jumplists». Concrètement, un clic droit sur l’icône Facebook permet de lancer la page directement vers l’une des sections du site (News, Messagerie etc). On se surprend rapidement à ne plus ouvrir 20 onglets dans une unique fenêtre mais deux ou trois par site punaisé. Certains s’y perdront mais la fonction d’aperçu des onglets de Windows 7 permet de vite retrouver ses petits.

Des fonctions encore manquantes

Internet Explorer 9 ne réalise pas le grand chelem. Microsoft aime toujours aussi peu les extensions. IE9 est même équipé d’un gestionnaire de ressources plutôt malin qui permet de désactiver celles qui risquent de ralentir le plus le navigateur. Côté add-ons, Firefox reste le plus complet, même si Chrome progresse. Le navigateur de Google, lui, enterre IE9 sur les fonctions de synchronisation, grâce auxquelles on se sent comme à la maison depuis n’importe quelle machine. Sur Mac, Safari reste sans doute le mieux optimisé. Mais au final, pour la première fois depuis des années, Internet Explorer se pose comme une alternative crédible et trace même sa propre route. Un sursaut qu'on n'attendait plus.