INTERNETCoup de filet contre des sites de streaming pirates

Coup de filet contre des sites de streaming pirates

INTERNETLes autorités américaines ont saisi neuf noms de domaine...
Philippe Berry avec AFP

Philippe Berry avec AFP


De notre correspondant à Los Angeles

«Watch 'Eclipse' online for free» («Regarder Twilight Eclipse en ligne gratuitement») est l'une des requêtes Google les plus populaires du moment. Mais mercredi, Hollywood a pu se réjouir du coup de filet des autorités américaines contre neuf sites illégaux spécialisés dans la diffusion en streaming (sans téléchargement) de films, parfois quelques heures après leur sortie sur grand écran –pour la plupart, des copies de mauvaises qualité filmées en salle.

Parmi les sites visés, on trouve notamment tvshack.net, now-movies.com, planetmoviez.com ou encore NinjaVideo.net et NinjaThis.net. Combinés, ils représentent 6,7 millions de visiteurs uniques mensuel, selon les autorités. Rien que sur Tvshack, Toy Story 3 a été visionné plus de 600.000 fois en une semaine. Si Hollywood s'attaquait jusqu'à présent surtout aux réseaux p2p, les studios semblent voir dans le streaming une menace croissante.

Mandats de perquisition

Certains sites étaient encore actifs mercredi. Mais les autorités, qui ont saisi les noms de domaine, devraient bientôt remplacer les contenus par un joli logo du FBI expliquant les raisons de la saisie. L'opération a été lancée en collaboration avec les services des douanes (ICE), qui ont en outre saisi 15 comptes bancaires et exécuté quatre mandats de perquisition dans différents Etats. Cette opération est soutenue par l'association des studios hollywoodiens, la MPAA, et des syndicats du secteur du cinéma.

Le piratage sur Internet «se produit à une échelle massive, ce qui entraîne des milliards de dollars de pertes pour l'économie américaine», a souligné le procureur fédéral de New York Preet Bharara, qui a ordonné piloté l'opération.

Le coût du piratage impossible à évaluer

«Nous sommes face à une hausse dramatique du nombre de sites américains et étrangers qui ont pour but d'offrir au téléchargement ou à la diffusion illégale des films et des émissions de télévision créés par nos membres», a souligné une responsable du syndicat des réalisateurs, Directors Guild of America.

Oui mais voilà: ce chiffre de «plusieurs milliards» est impossible à vérifier. Un rapport gouvernemental américain d'avril précise même que «les suppositions sur le pourcentage de clients qui auraient payé pour un produit légitime ont un énorme impact sur les estimations des pertes».

Pour rappel, sur la liste des dix films les plus téléchargés illégalement en 2009, on retrouve huit blockbusters qui ont cartonné au box office mondial. 2009 fut même une année record en terme de recettes aux Etats-Unis.