VIE PRIVEELa Cnil veut s'attaquer à la géolocalisation et à la surveillance au travail

La Cnil veut s'attaquer à la géolocalisation et à la surveillance au travail

VIE PRIVEEGoogle Street View, le droit à l'oubli pour les internautes figurent parmi les dossiers chauds de la Cnil, et dans son rapport annuel, dévoilé jeudi matin. Tour d'horizon...
Capucine Cousin

Capucine Cousin

Les dossiers épineux sur lesquels la Cnil (Commission nationale informatique et libertés) planche en ce moment ont un point commun: la vie privée des internautes. Comme chaque année, l’autorité administrative indépendante, gardienne de la vie privée, présentait à la presse son rapport annuel d’activité.

Le point noir du moment: ses relations tendues avec la Commission européenne. En revanche, bonne nouvelle, elle a vu ses moyens renforcés, avec un budget qui a bondi de 13 millions à 14,7 millions d’euros entre 2009 et 2010.

L’affaire Google Street View

Le sujet a fait grand bruit en début d’année: Google a été épinglé pour avoir récolté et conservé «par erreur» des informations sur des individus via ses «Google Street Cars». La Cnil et plusieurs de ses homologues n’ont pas tardé à s’emparer du dossier. Le 26 mai dernier, après un nouveau contrôle, elle adressait une mise en demeure à Google. «Pour la première fois, Google a dû rapatrier des infirmations de son siège américain. Il avait récolté des données personnelles: adresses e-mails, mots de passe, et même des extraits d’e-mails, qui sont des correspondances privées. Même si c’est une erreur technique, cela peut s’apparenter à des écoutes», pointe Alex Türk, président de la Cnil.

L’affaire est en cours d’examen par la formation contentieuse de la Cnil, qui rendra sa décision fin septembre. Google pourrait écoper d’une amende ou d’un avertissement. Un fait inédit: La Cnil n’a pas hésité à s’en prendre un géant d’Internet – et ne se prive pas de médiatiser ce précédent.

«Droit à l’oubli» sur les réseaux sociaux

Pour Alex Türk, «il est inquiétant que Mark Zuckerberg (fondateur de Facebook, ndlr) demande aux utilisateurs de Facebook de «changer leur conception de la vie privée ». Facebook devrait respecter des principes de base: laisser à l’internaute la possibilité de donner son consentement préalable avant la récolte d’informations, faire preuve de transparence, et lui laisser le droit à l’oubli de ses données lorsqu’il se désinscrit de Facebook».

Facebook dans le collimateur

Là, la Cnil pourrait prendre les choses en main comme elle l’a fait pour Google s’il y a des dépôts de plaintes. D’autant que les mouvements spontanés de remise en cause de Facebook lui ont préparé le terrain (lien). «On entre dans une logique contentieuse avec Facebook comme pour Google: nous sommes techniquement en mesure de la faire», précise à 20minutes.fr Yann Padova, secrétaire général de la Cnil.

Géolocalisation

Autre dossier chaud, l’explosion des réseaux sociaux géolocalisés, qui permettent à l’inscrit d’indiquer en temps réel où il se trouve. Dans la lignée de Foursquare, Plyce, des services récents de Twitter, et bientôt Facebook, ils se multiplient. «On a encore du mal à comprendre leur organisation, et à qui ils revendent les données personnelles des internautes», remraque Yann Padova.

Surveillance au travail

Salariés licenciés pour des propos malheureux tenus sur Facebook (lien) ou pour des photos de soirées taggées, salariés surveillés par caméras, ou qui voient leurs voitures géolocalisées dans un cadre professionnel… Les dossiers contentieux s’empilent à la Cnil, avec une multiplication des plaintes de salariés qui leur sont envoyées. Le sujet figure parmi les priorités de 2010 pour la Cnil.

>> Et vous, vous sentez-vous interpellé par ces quetisons autour de la protection de la vie privée? Etes-vousméfiant envers les réseaux sociaux, les services géolocalisés et les autres nouvelles fonctionnalités proposées en ligne?