Le ministre indonésien de la Communication Tifatul Sembiring a estimé jeudi qu'Internet représentait un danger pour son pays à la suite d'un scandale
retentissant provoqué par la diffusion à grande échelle sur le Web de sex-tapes mettant en scène trois stars.

Censure

Ce scandale est devenu, pour le gouvernement, un prétexte de censure, dans un pays où la liberté d'expression avait sensiblement progressé ces
dernières années. Tifatul Sembiring, élu d'un parti islamique, a indiqué que des mesures étaient à l'étude pour mieux contrôler l'utilisation d'Internet. «Nous voulons minimiser l'impact négatif du Web car il est susceptible de détruire notre nation», a-t-il déclaré à la presse. Il a également dénoncé «la dérive des valeurs morales, sous l'assaut des nouvelles technologies et de la mondialisation.»

Les autorités ont tenté, avec un succès limité, de limiter la propagation des vidéos via Internet, twitter, e-mail et DVD pirates; le ministre de la Communication a finalement indiqué qu'un décret allait renforcer la
réglementation contre la distribution d'images pornographiques sur le Web, alors qu'une loi anti-pornographie, punissant les «crimes pornographiques» de dix à quinze ans de prison, est déjà en vigueur.

Les cafés Internet, nombreux dans un pays où la possession d'ordinateur est faible, et les écoles devront également installer des filtres pour bloquer les sites proposant des contenus jugés néfastes. «Nous allons appliquer (cette mesure) rapidement», a-t-il indiqué.