Internet: Comment un site internet russe espionne les webcams des particuliers
PIRATAGE•Les pirates agissent en toute légalité puisqu’ils s’attaquent à des caméras dont les utilisateurs ont eux-mêmes rendu les images accessibles par leur imprudence…20 Minutes avec agence
Depuis 2014, le site internet russe « Insecam » traque les caméras en réseau non-sécurisées et en diffuse les images sur sa plateforme. Des vidéos de surveillance provenant de pas moins de 70.000 sources dans le monde entier sont ainsi visibles en ligne, dont 1.300 se trouvent en France.
Et bien souvent, ni les propriétaires des caméras ni les personnes qui apparaissent sur les vidéos ne sont au courant de ces diffusions, pourtant légales, rapporte Var-Matin.
Une pratique légale
« Les plateformes de ce type se contentent de référencer ce que les gens eux-mêmes mettent en accès libre sur Internet. Or, le référencement n’est pas illégal en soi », explique au quotidien régional l’adjudant-chef Jean-Luc Ori, des N-Tech, un groupe expert en technologies numériques.
Le phénomène a tout pour inquiéter quand on découvre la nature des images captées par ces dispositifs non-sécurisés. Insecam diffuse par exemple les images filmées en direct dans la chambre d’un particulier à Holland (Etats-Unis), dans la salle de réanimation d’un hôpital français, la piscine d’un hôtel ou encore un gymnase d’une école de Seine-Saint-Denis.
Apprendre à « fermer leur porte »
Ces vidéos sont tournées, pour la plupart, par des caméras dont les propriétaires ou responsables ne se sont pas donné la peine de changer le mot de passe par défaut mis en place à l’usine par le constructeur.
Une aubaine pour les webmasters de plateformes comme Insecam. Mais également une nouvelle rassurante puisque la solution pour ne pas voir sa vie privée étalée sur ce type de site est simple. « Les gens doivent prendre conscience qu’ils évoluent désormais dans un univers de plus en plus numérique… Et qu’ils apprennent à y fermer leur porte et leurs fenêtres comme ils le font dans le monde réel », conseille-t-on chez les N-Tech.