«Tantale»: Joue-la comme Frank Underwood et donne les prochains J.O. à Paris
TRANSMEDIA•Loin des pistes et des podiums, le film interactif «Tantale» plonge le spectateur dans l'envers du décor des JO, entre corruptions, jeux de pouvoirs et choix cornéliens...V. J.
Les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro commencent le 5 août, mais dès le 8 juillet, vous pouvez participer à un autre « jeu », moins sportif, plus politique : l’attribution des prochains J.O. d’été à la France et à Paris en 2024.
Née au sein de la plate-forme des Nouvelles Ecritures de France Télévisions (Reboot, WEI or Die), Tantale, dont 20 minutes est partenaire, est une fiction interactive qui place l’internaute à hauteur de Président un soir de septembre 2017, à l’hôtel Carlton de Lille. Derrière les portes fermées, dans la fumée des cigares, au bruit des sonneries de téléphone, des décisions importantes sont prises, des enjeux insoupçonnés sont dévoilés. Loin donc des exploits physiques et des médailles d’or.
Une fiction rattrapée par la réalité
« Nous voulions mettre en scène la question du secret, de la décision, de l’éthique », éclaire Jérémy Pouilloux de La Générale de Production à l’origine du projet. C’est alors qu’ils sont rattrapés par la réalité : les polémiques entourant les J.O. de Sotchi et le scandale de corruption à la FIFA. « Notre réflexion a évolué, le sujet a pris de l’ampleur, les enjeux se sont tendus », explique le producteur. Le personnage principal ne devait ainsi pas être le Président de la république, mais un adjoint au maire dans une ville de province, en pleines magouilles loclaes pour l’obtention des J.O. d’hiver.
Jeux de pouvoir
Avec la figure du Président (interprété par François Marthouret), le décor de l’hôtel de luxe et une ambiance d’alcôves, Tantale - un temps titré Faites vos jeux - rappelle la série House of Cards. Le réalisateur Gilles Porte insiste sur le fait qu’il a d’abord voulu faire un film, et pas un jeu vidéo. Les nœuds narratifs, ces moments où le spectateur devient joueur et doit prendre une décision, ne sont pas ostentatoires mais mêlés à la mise en scène. Le film ne s’arrête pas pour bien faire comprendre et laisser le temps à l’internaute de faire son choix. La musique, la valeur des plans, la voix off créent plutôt un flottement, une pression, qui implique que c’est maintenant ou jamais. Et si vous ne faites rien, le film continue.
« Mais ne comptez pas remporter les J.O. sans jamais appuyer », précise Gilles Porte. L’idée est d’interagir le plus possible, d’aller très loin, de trahir sa fille comme de déclencher une guerre, pour "gagner". » A tous les Frank Underwood en herbe, Tantale possède cinq fins différentes, et 25 manières d’y arriver. Faites vos jeux ?