Certains ont déclaré leur flamme à Paris, d’autres ont écrit des lettres émouvantes à leurs proches. L’esquisse « L’amour vaincra » avec sa Tour Eiffel a été partagée plusieurs centaines de fois.

« L’amour vaincra. #Paris pic.twitter.com/C5hLCNi9gr — Rabii Rammal (@rabiirammal) November 14, 2015 »

Au plus fort de l’horreur, le soir même des attentats qui ont fait 129 morts et 352 blessés à Paris, les messages d’amour et de paix ont fleuri partout : dans la rue comme sur les réseaux sociaux. Malgré l’effroi, l’humour a rapidement fait son retour.

Ainsi, un internaute publiait ce tweet le lendemain des attentats :

« Le plus grand exploit de ces connards aura quand même été de faire aimer les parisiens par les provinciaux. — Nain Portekoi (@Nain_Portekoi) November 14, 2015 »

Une caricature a même été partagée des centaines de fois sur les réseaux sociaux :

« Les Parisiens font face #fluctuatnecmergitur #attentatparis #ParisAttacks pic.twitter.com/hhmv4MQO1X — Ray Clid ✎ (@rayclid) November 14, 2015 »

Dimanche, d’autres messages de la même veine apparaissaient sur le réseau social :

« C’est là que tu vois que les terroristes ont une vie de merde, le mec loue la dernière voiture de sa vie, il prend une Polo. — Ich bin Lepoy. (@IamLepoy) November 15, 2015 »

« Ce soir je sors boire des coups. Pour montrer que j’ai pas peur. Pour montrer que la vie continue. Et aussi parce que je suis alcoolique. — JudahWarsky (@JudahWar) November 15, 2015 »

« Recréer du lien social » et « une victoire contre l’islamisme radical »

« On a vu la même chose après le 11-Septembre. Très vite, il y a eu des dessins humoristiques. L’humour c’est l’exaltation de la vie. Il permet de prendre une revanche sur un événement qu’on ne peut pas contrôler », explique Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, contacté par 20 Minutes. « C’est un moyen de recréer du lien social. C’est la revanche de l’esprit et c’est une victoire contre l’islamisme radical », poursuit-il.

Une manière pour de nombreux internautes de tenter de surmonter ces atrocités.

« Faire de l’humour aujourd’hui c’est comme apprendre à lire à un footballeur : C’est nécessaire mais c’est pas facile. — Jean-Moundir (@supermegadrivin) November 16, 2015 »

Une rescapée du Bataclan a ainsi tweeté :

« Est qu’on peut rajouter sur son CV "reçu une balle dans le cul" dans "expérience professionnelle" — Julie (@joulaye) November 16, 2015 »

Lundi, ce message a fait rire des milliers de personnes :

« Surtout n’avertissez pas Morano que la minute de silence est terminée ! — Roxane Laborde (@LabordeRoxane) November 16, 2015 »

Lorsque l’identité des terroristes a été révélée, certains ironisaient :

« Il s’appelle Abdelhamid Abaaoud et il habite Molenbeek. Je pense qu’il s’est radicalisé parce qu’il arrivait pas à se faire livrer de pizza. — DrStrangeLOL™ (@DrStrangeLOL) November 16, 2015 »

Mercredi, BFMTV avait relayé l’interview de l’homme qui a hébergé plusieurs personnes ayant occupé l’appartement pris d’assaut par la police à Saint-Denis. Le jeune homme affirme : « On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service, je n’étais pas au courant que c’étaient des terroristes. » Son explication fait l’objet de parodies hilarantes :

« "Quand ils ont parler de chargeur moi jcroyais que leurs iPhone avaient plus de batteries" pic.twitter.com/Ud5cKQOtia — LOGEUR DU DAESH (@LogeurDuDaesh) November 19, 2015 »

Mercredi, même l’avocat Maître Eolas s’y mettait :

« Pensée pour la femme terroriste morte ce matin qui va passer l’éternité au paradis avec 72 puceaux. — Maitre Eolas ✏ (@Maitre_Eolas) November 18, 2015 »

« Dédramatiser »

Liliane Holstein, psychanalyste à Boulogne-Billancourt, y voit « des petites provocations, comme quand on se relève après être tombé, pour dédramatiser ». La spécialiste, qui accueille cette semaine énormément de patients « effondrés » à cause des attentats, se montre toutefois pessimiste : « Le phénomène d’humour est un épiphénomène », selon elle.

« Dans la réalité de la vie, ce n’est pas ça. On est loin de l’humour. Il y a énormément de gravité, avec un sentiment de tristesse profonde. » Pour aller mieux, elle recommande surtout de « ne plus écouter les infos en boucle car ça use le système nerveux », de « regarder des films marrants » et de « passer des soirées entre amis et parler de l’avenir ».