Piratage de Sony: WikiLeaks annonce la publication des données volées
SECURITE•Ces archives «appartiennent au domaine public», estime Julian Assange, le rédacteur en chef du site lanceur d'alerte...M.C.
Cinq mois après le piratage massif dont l'entreprise a été victime, les données de Sony Pictures Entertainment (SPE) font de nouveau parler d'elles. Et cette fois, tout le monde y a accès. Le site lanceur d'alerte WikiLeaks vient en effet d'annoncer la publication des documents du groupe, dont la diffusion partielle dans les médias avait déjà eu de nombreuses répercussions pour l'entreprise.
Sécurité: Edward Snowden vous explique comment sécuriser vos mots de passe sur internet
«Ces archives montrent les rouages d'une multinationale influente, justifie Julian Assange, le rédacteur en chef de WikiLeaks. C'est digne d'intérêt, et au centre d'un conflit géo-politique. Cela appartient au domaine public et WikiLeaks s'assurera qu'il le reste.» Dans ce «domaine public», le site a donc choisi de verser 30.287 documents de Sony et 173.132 emails envoyés et reçus par plus de 2.200 adresses internes de l'entreprise, le tout explorable facilement à l'aide d'un moteur de recherche, par nom ou par mot clé.
«Une société influente avec une capacité d'influer sur les lois et les politiques»
«Les archives Sony offrent un aperçu rare des rouages d'une grande entreprise multinationale secrète», ajoute Wikileaks dans un communiqué. «Le travail connu de Sony est de produire des divertissements. Mais les archives Sony montrent qu'en coulisses, c'est une société influente, ayant des liens avec la Maison Blanche (il y a presque 100 adresses e-mail du gouvernement américain dans ces archives), avec une capacité d'influer sur les lois et les politiques, et avec des liens avec le complexe militaro-industriel américain».
De son côté, Sony Pictures Entertainment a immédiatement condamné la publication de ces données obtenues par «un acte criminel malveillant». «Les auteurs de l'attaque ont diffusé ces informations volées pour tenter de nuire à SPE et ses employés, et maintenant WikiLeaks les aide», regrette l'entreprise dans un communiqué. «Avec cet acte méprisable, WikiLeaks continuent à violer la vie privée de toutes les personnes impliquées», estime quant à lui Chris Dodd, président de la Motion Picture Association of America.
La Corée du Nord accusée du piratage
En novembre dernier, la filiale du groupe japonais avait été victime d'un piratage massif de ses données. Les données personnelles de 47.000 employés et tiers, dont des vedettes, avaient été volées, ainsi que des documents financiers, scripts, courriels etc., dont certains avaient été mis en ligne illégalement, tout comme cinq films du studio.
Les pirates avaient exigé que Sony Pictures renonce à diffuser la comédie sur le leader nord-coréen Kim Jong-Un, L'interview qui tue!, et la Maison Blanche avait accusé la Corée du Nord d'être derrière ce piratage, ce qui avait tendu un peu plus les relations entre les deux pays. Le film n'avait bénéficié finalement que d'une sortie limitée.
Le scandale qui avait suivi le piratage avait contraint à la démission en février la patronne de Sony Pictures Amy Pascal, après la publication d'emails à caractère raciste qu'elle avait écrits sur Barack Obama.