ARTGoogle Street Art s’étend davantage sur les murs virtuels du Web

Google Street Art s’étend davantage sur les murs virtuels du Web

ARTLa firme américaine lance ce mardi une deuxième phase de son projet axé autour du street art. Pour les amateurs, encore plus d’œuvres à découvrir et partager…
Kashink peint un mur à Paris, le 8 mars 2015.
Kashink peint un mur à Paris, le 8 mars 2015. - ISA HARSIN/SIPA
Joel Metreau

Joel Metreau

Le mur virtuel du Street Art Project de Google s’allonge ce mardi: De 5.000 œuvres répertoriées et numérisées, le Street Art Project passe désormais à 10.000. Certaines sont présentes dans l'une des 260 expositions virtuelles: «Banksy, rats & more», «JR: Inside-out», «The talking walls of Buenos Aires»... «Il ne s'agit pas seulement de publier les œuvres, explique Laurent Gaveau, Directeur du Lab de l'Institut Culturel de Google, en charge du programme culturel. Mais aussi de raconter des histoires et de mettre en perspective.»

Plus de 3.500 artistes

A la trentaine de partenaires des débuts s’en sont ajoutés 55. Aujourd’hui, le projet de Google représente 86 partenaires, issus de 34 pays, et plus de 3.500 artistes. On y trouve désormais des «Gifitis», soit du street art en gif animé. Les artistes assemblent plusieurs des photos d'œuvres peintes au même endroit, donnant l’illusion du mouvement quand on les regarde à la suite.

Suivre Kashink en pleine création

A l’occasion de ce lancement, trois artistes de street art vont réaliser chacun une œuvre en direct: à Paris, Berlin et Los Angeles. Des images, des vidéos et des interviews permettront au public de suivre le processus de création. Pour la France, ce sera l’artiste Kashink, une des rares femmes très actives dans le mouvement street art. D’ailleurs, en partenariat avec Women’s forum Street Art Project, Google Street Art accueille une exposition aux femmes artistes, dont la contribution est trop méconnue.

La «fluidité» sur plusieurs supports

Google Street Art avait été inauguré en juin dernier, à Paris, sous les auspices du Palais de Tokyo. «Ce nouveau lancement doit servir à approfondir le thème du street art et à proposer davantage d’expériences aux utilisateurs», pointe Laurent Gaveau. Ainsi Google Street Art ambitionne d’être consulté sur d’autres plates-formes que l’ordinateur: télé ou montres connectées, appareils mobiles… Une seule constante, l'impératif annoncé par Google de la «fluidité». A l’origine de Google Street Art, c’est Google Art Project et l’institut culturel de Google, qui s’installe à Paris en 2011 avec le recrutement de vingt-cinq ingénieurs dédiés à ce projet.

Mais ne risque-t-on pas d'oublier des œuvres? Chez Google, on se défend de mettre en avant un artiste plutôt qu’un autre. «Notre positionnement, ce sont les nouvelles technologies, explique Laurent Gaveau, on ne sait pas quelles sont les valeurs des œuvres, on n’a pas les compétences, on préfère travailler avec des experts.» Les experts? Des associations, des musées, des collectifs d’artistes, à qui Google fournit une interface, où ils peuvent mettre en ligne les œuvres numérisées et donner des renseignements. Soit le titre, l’auteur ou la localisation précise, quand le street artiste ne s’y est pas opposé. Car le street art reste aussi éphémère que ludique, et certains artistes préfèrent encore que le public cherche les œuvres par eux-mêmes ou les trouve par surprise.