Netflix s’associe à Comcast et met en danger la neutralité du Net
WEB•Grâce à un accord avec le fournisseur d’accès à Internet, le service de vidéo à la demande Netflix va permettre à ses abonnés américains d’avoir un meilleur débit pour regarder leurs films et séries…A.G.
«Un accord mutuellement bénéfique». Dimanche, c’est en ces termes que Netflix a annoncé avoir conclu un accord avec le puissant Comcast, fournisseur d’accès à Internet et plus grand cablô-opérateur américain. Le but de la manœuvre? Permettre aux abonnés américains au service de vidéo Netflix d’avoir un meilleur débit pour regarder des contenus en streaming. «Nous avons établi une connexion plus directe entre Netflix et Comcast», ont indiqué les deux sociétés dans un communiqué. Jusqu’à présent, Netflix passait par un opérateur de transit pour atteindre Comcast. Mais ce débit pouvait se révéler insuffisant pour assurer la fluidité des images.
Le montant de l’accord n’a pas été rendu public, mais Netflix a dû casser sa tirelire. Selon le New York Times, le service d’abonnement vidéo aurait accepté de payer plusieurs millions de dollars par an pour avoir un accès direct au réseau haut débit de Comcast. C’est la première fois qu’un fournisseur de contenu va payer directement un fournisseur d'accès à Internet pour atteindre ses clients.
«Nous n’allons pas recevoir de traitement réseau préférentiel»
Cet accord menace la neutralité du Net, ce principe de «non discrimination» du trafic Internet. Il garantit une utilisation du réseau transparente: tous les flux de données sur Internet sont traités de la même manière. Le réseau ne peut opérer aucune discrimination en fonction des émetteurs de contenus, de ceux qui les reçoivent et de la nature même de ces contenus.
Selon ce principe, les flux d’information ne peuvent être bloqués ou filtrés par les opérateurs de télécommunications. Pourtant, Netflix assure qu’avec l’accord qu’il vient de conclure, il ne s’agit pas d’un service différencié: «Nous n’allons pas recevoir de traitement réseau préférentiel.» Il ne s’agit que d’une «connexion plus directe» entre les deux parties, se défend le service de vidéo à la demande sur abonnement dans son communiqué.