Australie: Melbourne, capitale mondiale du street art
Escapade•Ville jeune et dynamique, Melbourne est une destination de choix pour les artistes en herbe comme pour ceux qui souhaitent en prendre plein les yeuxSophie Diaz pour 20 Minutes
Dans l’inconscient collectif, l’Australie apparaît comme une terre teintée de bronze, peuplée de kangourous et de koalas. Il serait pourtant bien réducteur de limiter la culture de ce si beau pays à ces images, mais peu représentatives d’une réalité autrement plus riche.
Réputée pour son caractère cosmopolite, son dynamisme économique et son architecture exceptionnelle – mêlant créations contemporaines et antiques demeures victoriennes –, « Marvellous Melbourne » telle qu’elle est couramment surnommée, s’impose depuis une vingtaine d’années comme l’une des villes les plus accueillantes pour les artistes urbains. C’est dans le quartier de Hosier Lane, au milieu des années 1990, que les premiers graffeurs ont fait leur apparition, inspirés par les œuvres recouvrant les voies de chemin de fer new-yorkaises. Il faut toutefois attendre l’année 2001 pour que le mouvement, jusqu’alors marginal, prenne réellement son envol grâce au tour de force du dessinateur Adrian Doyle. La même année, celui-ci fonde le groupe The Blenders Studios, réunissant une vingtaine d’ateliers mis à la disposition des artistes locaux. Toujours actif, le groupe se présente aujourd’hui comme une authentique « fabrique d’art », transformant les ruelles grises et ternes de Melbourne en paradis pimpant et psychédélique.
Fresques à foison et ruelles démentielles
Melbourne s’apparente à un véritable musée à ciel ouvert qui place l’art au cœur de son quotidien. Des terrasses de café aux friperies chics du quartier de Fitzroy, en passant par les boutiques branchées de Collingwood, les citadins sont cernés par les dessins déjantés et les tags tonitruants. Les lettrages colossaux côtoient des visages caricaturaux de starlettes et de superhéros. Les délires abstraits se mêlent aux œuvres contestataires, dans un vaste déploiement de mauve et de vert. Les déesses aux lèvres bleutées et au regard glacé veillent sur les passants de Rutledge Lane.
Si le déchaînement coloré d’artistes engagés a pu faire grincer les dents de certains politiciens, les graffitis majestueux appartiennent pleinement au patrimoine de la ville. Salué dans les guides touristiques comme un passage obligé, Hosier Lane incarne le désir de liberté et la créativité de la jeunesse australienne. Sans pour autant faire l’objet d’une récupération institutionnelle, le street art made in Melbourne fait l’objet d’un circuit touristique, permettant aux esthètes de passage de se régaler les mirettes de folles images. Loin de se limiter aux seuls voyageurs, le Melbourne Street Art Tours propose des offres de circuit particulièrement intéressantes pour les groupes scolaires.