Oise: Le donjon de Vez, ou quand le Moyen Âge devient art contemporain
ART•Haut lieu de l'histoire du Valois, berceau originel des rois de France, le donjon de Vez fait dialoguer le Moyen Âge et l'art contemporain depuis trente ans.Agence pour 20 Minutes
Construit durant la guerre de Cent Ans et classé Monument Historique en 1906, le donjon de Vez nourrit les inspirations de grands artistes contemporains depuis plusieurs décennies. De Sol LeWitt à Jean Pierre Raynaud, en passant par Daniel Buren, de nombreux artistes de renom se sont perdus avec délice dans son jardin remarquable dessiné par Pascal Cribier.
Sous l’impulsion de Francis Briest, commissaire-priseur et cofondateur de la maison Artcurial, des œuvres d’art contemporaines permanentes se sont greffées sur les bâtiments médiévaux au fil des années. À l’occasion de la réouverture du site pour la belle saison, un petit tour d’horizon des nouveautés s’impose…
Une demeure médiévale contemporaine
Depuis le 20 mai, deux niveaux des salles du donjon et de nouveaux espaces privatifs sont accessibles aux visiteurs, qui pourront découvrir la bibliothèque décorée par Jacques Garcia, la salle à manger ornée des Wall Drawings abstraits de Sol LeWitt ou encore la chapelle relookée par Buren.
Les austères et antiques statues de pierre cohabitent avec des lustres arty semblant flotter dans les airs. Les angles des imposantes cheminées, devant lesquelles se sont jadis tenus de somptueux banquets, se heurtent et s’adoucissent face aux aplats de couleurs pop. Les lourdes boiseries sculptées croisent des tapisseries au kitsch assumé, dans une singulière harmonie. Dans la chapelle, les traditionnelles icônes des vitraux ont cédé la place à des tracés bariolés, rappelant les compositions de Mondrian.
Grandeur nature
On quitte la fraîcheur accueillante du bâtiment pour s’offrir un tour de remparts à pied. Dans l’allée pavée qui mène au château, on croise les flèches d’acier installées par Bernar Venet avant de se mettre en quête des cabanes perchées de Tadashi Kawamata, cachées dans l’épais feuillage des arbres. Les œuvres de Lee Ufan, quant à elle, jalonnent le parcours des promeneurs, l’air de rien, se fondant dans le décor en un élégant mariage de pierre et d’acier.