CHATPêche au thon: Posez vos questions à Greenpeace

Pêche au thon: «La solution n'est pas la fin de la pêche, mais une pêche durable»

CHATFrançois Chartier, chargé de campagne Océans de Greenpeace, a répondu aux questions des internautes en direct depuis l'océan indien, sur le bateau «Esperanza»...
Charlotte Murat

Charlotte Murat

Le chat est à présent terminé, merci à tous de l'avoir suivi.

Suivez l'expédition de Greenpeace dans l'océan indien jusqu'à fin mai. Nous allons collecter tous les DCP que l'on peut trouver, car ni l'industrie, ni les politiques n'agissent et la ressource ne peut pas attendre. Nous avons besoin de vous pour faire changer les pratiques de pêche destructrice de Petit Navire! Vous pouvez signer notre pétition en ligne et suivre notre expédition en mer grâce à la newsletter, Les nouvelles du large, rédigée en direct du bateau. On compte sur vous! Merci!

François Chartier, chargé de de campagne Océans pour Greenpeace, sur le bateau «Esperanza»
François Chartier, chargé de de campagne Océans pour Greenpeace, sur le bateau «Esperanza» - Greenpeace

Kingkoala: Quel est l’impact indirect de la pêche au thon en Méditerranée sur les espèces comme le grand blanc? Et est-ce que la mode des sushis a un impact déterminant?

La mode des sushi a presque fait disparaître le thon rouge de Méditerranée, mais cela va mieux - en partie grâce aux victoires de Greenpeace. Je n’ai pas assez d’éléments pour vous répondre sur le grand blanc.

internettine: Comment ferez-vous entendre votre voix?

Grâce à vous et à votre soutien.

etornato: Pourquoi continuer à faire la promotion d'une pêche dite durable, alors que les océans sont en train de mourir. Et que si les océans meurent, nous mourrons?

Des océans en bonne santé, c'est aussi des communautés de pêcheurs qui peuvent vivre de leur pêche. La solution n'est pas la fin de la pêche, mais une pêche durable. En agissant maintenant, on peut donc avoir des stocks de poisson pour des siècles.

Alinou: Quel est le quota de pêche autorisé pour le thon?

Justement… il n'y a pas de quota sur cette pêche et on peut la considérer hors de contrôle. C’est pourquoi nous sommes actuellement dans l’océan indien.

Guylene: Pourquoi Greenpeace se concentre-t-il sur le thon en boîte et pas sur les autres poissons?

Le poids de cette pêche est global. Mais nous faisons aussi campagne sur d'autres ressources: pêche profonde, poissons de l'Arctique, pêche artisanale, super-chalutiers en Atlantique, etc. Bref la liste est longue...

michelle2: Peut-on manger du thon pêché en Atlantique ou en Méditerranée ? Merci.

En Méditerranée, c'est du thon rouge. On peut en trouver pendant la saison, pêché par les artisans de la côte. En Atlantique, comme dans l’océan indien, il faut choisir son thon selon la technique de pêche indiquée sur l’emballage et ne pas consommer de thon péché avec des DCP.

Enzo: Pourquoi ne pas faire une alliance avec Sea Shepherd pour combattre les braconniers?

Il y a des différences fondamentales. Pour Greenpeace, la non-violence est une valeur fondamentale. Greenpeace et Sea Shepherd poursuivent des buts concordants, mais avec des modes d’action différents. Nous voulons, par nos actions, y compris illégales, faire évoluer la loi et les entreprises. Nous ne cherchons pas uniquement à faire appliquer les lois de la pêche.

«L'esperanza», bateau de Greenpeace, remontant un DPC dans l'océan indien
«L'esperanza», bateau de Greenpeace, remontant un DPC dans l'océan indien - W. Rose / Greenpeace

Michel78: Bonjour, je trouve votre action super mais ne craignez-vous pas des représailles de la part des pêcheurs?

Il est parfois nécessaire de faire des choses illégales pour faire changer la loi. C'est la base de l'action non violent et de la désobéssance civile

Arthur: Est-il encore possible de manger du thon issu d'une pêche durable ou cette espèce est-elle obligatoirement à rayer de nos menus pour sa survie?

Il est tout à fait possible de manger du thon durable. Greenpeace n’est pas contre la pêche et donc pas contre le fait de manger du poisson. Si l'on veut continuer à manger du poisson, il faut justement que les choses changent.

Kévin: Il semble que Greenpeace soit de moins en moins visible dans des actions à très grande échelle. Est-ce le cas ou est-ce simplement que les médias en parlent moins?

Notre expédition en ce moment montre que nous menons des actions à très grande échelle sur le terrain, dans les pays consommateurs, en Asie, en Europe, aux USA et au niveau politique.

Pierre-A: Comment voyez-vous le monde dans dix ans?

Un monde dans lequel on se bat sans violence. On a besoin de tous pour que cela soit un monde plein d'avenir pour les générations futures.

Boubouille: J'ai du mal à faire la distinction entre les différents thons. Quand on consomme des darnes de thon qu'on trouve sur nos étals de supermarché, est-ce ces mêmes thons pêchés abusivement dans l'océan indien?

Oui, ce sont aussi des thons tropicaux, qui proviennent très souvent de l'océan indien.

Thibault.m: Sur les emballages actuels, impossible de trouver la traçabilité du thon. Avez-vous un conseil pour être sûr que le thon provient d'une pêche responsable?

Oui, vous pouvez choisir choisir du thon pêché à la canne ou en banc libre. C’est garanti sans DCP, dans ce cas.

Jacqueline: Je n'ai pas compris comment Greenpeace fait le lien entre les DCP et les marques. Une seule marque est-elle concernée à chaque fois?

Grâce au nom sur les balises du DCP, on a le nom du navire de pêche, et grâce à nos recherches on a sur les boîtes le nom du bateau. Plusieurs mareques sont concernées en Francen au Royaume-Uni, en Italie et aux Pays-Bas.

Un DPC (dispositif de concentration de poissons)
Un DPC (dispositif de concentration de poissons) - Greenpeace

flyerbike: De quoi sont constitués les DCP? Comment les poissons sont-ils attirés?

Les dispositifs de concentration de poissons, dits DCP, sont soit des radeaux de bambous avec du filet en dessous, soit des cadres en métal du plastique et des cordages d’environ 2 m².

Tout objet flottant attire du poisson, c'est un effet connu depuis des siècles. C'est probablement perçu comme un abris et un effet grégaire pour les poissons et ce n'est pas une question de nourriture ou de reproduction.

CaroleOmaley: Vous avez tout mon soutien ! Greenpeace, je vous aime.

Merci ! Je vous aime aussi !

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Présentation du chat

Le 15 avril, l’Esperanza, un bateau historique de Greenpeace, a quitté Madagascar en direction de l’océan Indien pour son « expédition Thon 2016 ». Un voyage de six semaines pendant lequel les marins et employés de l’ONG de défense de l’environnement vont enquêter et s’opposer aux techniques de pêche les plus destructrices de la deuxième zone de pêche au thon du monde. « La pêche intensive aux thons tropicaux est aujourd’hui clairement hors contrôle », explique Greenpeace.

L’ONG a en particulier dans le viseur les DCP, les dispositifs de concentration de poisson. Il s’agit d’objets flottants autour desquels les poissons viennent s’agglutiner, facilitant ainsi les prises des pêcheurs. « Ils attirent des thons, mais aussi des espèces non ciblées et des espèces très vulnérables », dénonce l’ONG.

François Chartier, chargé de campagne Océans de Greenpeace, est à bord de l’Esperanza. Mercredi à 11 h 30, il répondra aux questions des internautes depuis le navire.

>> Pour poser vos questions à François Chartier, chargé de mission Océans de Greenpeace, remplissez le formulaire ci-dessous. Il répondra aux questions des internautes mercredi à 11 h 30.