VOS QUESTIONSJO de Sotchi: Vous avez interviewé nos envoyés spéciaux

JO de Sotchi: Vous avez interviewé nos envoyés spéciaux

VOS QUESTIONSRomain Scotto et Julien Laloye, journalistes sportifs de «20 Minutes», vous répondent...
C.G.

C.G.

[Le chat est terminé]
Ah, c’est déjà fini… Et bien, j’espère que nous avons répondu à vos interrogations et que nous vous avons donné envie de suivre ces Jeux avec nous. Il faut savoir que toute la rédaction sport est mobilisée pendant les Jeux.



Que ce soit à Paris, pour assurer les lives, dès 8h du matin, jusqu’au soir, ou ici à Sotchi. On essayera de ne rien louper et de vous faire vivre ces Jeux avec un ton sympathique.



Le but, c’est d’apprendre des choses, de vibrer, de se marrer, de profiter et que ces deux semaines de JO passent aussi vite qu’un champion de skeleton en pleine descente.



Et si vous ne savez pas ce qu’est le skeleton, vous le saurez bientôt. A très vite et «spasiba» comme on dit ici.



Julien et Romain.
Est-ce qu'on sent l'ambiance monter à l'approche de l'événement? Au niveau des habitants? Journalistes? Sportifs?


Pas vraiment, non. Il faudra attendre le début des épreuves, être sur les sites à entendre des Russes hurler derrière un fondeur ou un biathlète pour être dans l’ambiance. Pour le moment, ça met du temps à démarrer.


Les journalistes sont maintenant presque tous arrivés. Il n’y a pas énormément de Français d’ailleurs. Moins qu’à Vancouver. C’est la crise pour tout le monde. Et les habitants de Sotchi? Beaucoup sont partis pendant les Jeux pour fuir l’agitation à venir. Ceux qui restent ne semblent pas totalement entrés dans les Jeux. Comme les sportifs quoi, ils se réservent pour le jour J.
Puis-je savoir combien de représentants d'Etat seront à la cérémonie d'ouverture?


Une grosse quarantaine je crois. Mais pas François Hollande, ni Barack Obama, ni Angela Merkel. Ils ont autre chose à faire, et ça peut se comprendre. Pour la France, c’est Valérie Fourneyron qui sera sur place. Elle restera cinq jours.


La présence ou l’absence d’un chef d’Etat ne se commente pas, sauf si c’est un boycott. François Hollande n’a rien dit. Il ne sera pas là comme tous les chefs d’Etats français aux cérémonies des JO d’hiver avant lui. Sauf Albertville puisque c’était en France.


Traiterez-vous des sujets plus polémiques comme par exemple l'impact horrible sur l'environnement de ces JO? La situation pour les homosexuels...


Oui, on traitera tous ces sujets, bien sûr. Les JO, ce ne sont pas seulement des épreuves sportives, des médailles, du champagne qui coule au club France, etc. A Sotchi, il y a tous ces sujets polémiques que nous allons traiter sous différents angles.


La difficulté pour ces sujets est de trouver des interlocuteurs qui parlent anglais. Car le russe et nous, ça fait trois. Les journalistes qui creusent plus spécifiquement ces sujets, hors sport, sont souvent accompagnés de «fixeurs». C’est beaucoup plus pratique. Ou alors ils ont fait russe LV3.
Qu’en est-il de la sécurité à Sotchi? Les risques d’attentat sont-ils réels?


Franchement, la sécurité n’est pas impressionnante ici. C’est aussi sécurisé qu’à Vancouver et peut-être moins qu’à Londres. Les contrôles aux portiques sont rapides, même si parfois on nous demande d’ouvrir le parapluie, allumer le téléphone ou passer ses chaussures sur un scanner.


Mais à Vancouver, c’était pire. Il y avait des fouilles qui duraient dix minutes parfois. Et la présence policière n’est pas si oppressante. Les Russes surveillent, mais ils savent rester discrets quand même. Après, est ce que le risque d’attentat est réelle, il faut croire que oui. Mais si quelqu’un fait exploser une bombe à Sotchi, ou sur un site, il sera très costaud. Il y a plus de chance que ça explose à Volgograd, Moscou ou n’importe où en Russie. Mais ici...
Etant donné que vous avez été envoyés en Russie cet hiver, peu de chances que vous fassiez le voyage pour le Brésil cet été. Pas trop dégoûtés de louper le mondial?


Non, faut bien que tout le monde goûte au grand reportage. N’ayons pas peur des mots. En fait, on ne peut pas vraiment comparer les deux événements. Couvrir des JO et une Coupe du monde n’a pas grand chose à voir. On est plus dans l’effervescence aux Jeux. Dans le suivi d’une équipe à la Coupe du monde. On parle à beaucoup plus de monde aux Jeux. Et à quelques joueurs (quand ils le veulent bien) pendant une Coupe du monde.


Professionnellement, les deux sont très sympas à vivre de l’intérieur. Très fatigants aussi. Mais pour nous, la Coupe du monde sera donc devant la télé. Au moins, on pourra en profiter à la maison avec les amis et la famille. Et nous lirons ce que Antoine Maes et Bertrand Volpihlac écriront.
Êtes-vous conscients que certains d'entre-nous n'en ont absolument rien à faire des JO?
Mais oui totalement. C’est bien pour ça qu’on a envoyé les meilleurs journalistes sur place pour vous les faire apprécier. Enfin, on va essayer.
Et plus sérieusement, les JO, c’est la fête des sports qui n’intéressent personne, mais pendant deux semaines, on met ça entre parenthèses. On entre dans une période un peu folle où même ta grand-mère te dit «Tu as vu le jeune homme qui saute et qui fait du ski de fond! C’est étonnant ça alors! En plus il est poli et mignon». Voilà, les JO quoi.
Vos femmes se sont-elles inquiétées de vous voir partir, non pas couvrir du biathlon, mais couvrir du biathlon dans le pays où les femmes sont les plus belles du monde?
Les plus belles du monde? Tu dis ça parce que tu n’as pas vu nos femmes, c’est évident.

En tant que journalistes sportifs, avez-vous l'occasion de tester certaines pistes dans vos spécialités?


On en rêverait! Surtout celle du bobsleigh. En ski, Julien a son chamois d’or. Romain s’est arrêté à la fléchette. Après, je voulais faire du snow, c’est plus fun. Bon, sinon, personne n’a l’autorisation de tester les installations. C’est ultra protégé.


Même les athlètes ne peuvent y accéder qu’à des heures précises, en respectant certaines règles. On peut tenter de s’introduire sur un site, en pleine nuit. Il faut juste déjouer la sécurité. Avec la neige et les militaires de partout, on se croirait dans James Bond.
La Jamaïque en bobsleigh? C'est le gros moment à ne pas louper lors de ces JO?


S’ils gagnent oui. Mais on a tous vu «Rasta Rocket», on sait comment ça se termine. Nous, ce qu’on veut, c’est juste savoir si Sanka embrasse son oeuf avant le départ. Comme à la grande époque.


Il va se passer quoi lors de la cérémonie d'ouverture ce soir?


Alors, on nous annonce de grandes choses, forcément. Un spectacle grandiose, c’est certain. Il y aura des milliers de danseurs dans le stade, un spectacle qui raconte l’histoire de la Russie, vue comme un «grand» territoire.


Les Russes voulaient que Danny Boyle fasse le spectacle, mais il a refusé parce qu’une dalle de béton avait été coulée dans le stade et ça ne lui plaisait pas. Alors ils ont fait appel à un local. Un type d’une grande chaîne de télé.


Sinon, pour l’allumage de la vasque, on a longtemps parlé de Kabaeva, l’ancienne gymnaste, accessoirement maîtresse de Poutine. Mais il se pourrait que ce soit finalement un ancien gardien de hockey ou une patineuse. Sinon, ne loupez pas l’apparition de Valuev, le boxeur russe qui ressemble aux Bogdanov. Il va jouer le rôle d’un héros de dessins animé russe si on a bien compris...
Comment reconnaîtra-t-on les stars ce soir à la cérémonie d'ouverture sachant qu'on les connaît qu'avec des bonnets ou des combinaisons de ski?


Si tu tapes dans Google le nom de certain(e)s sportifs des Jeux, tu les verras sans combi ni bonnet. Sans rien du tout même… Et puis pendant le défilé, ils ont inventé un truc sympa pour qu’on sache qui est qui.


Les athlètes défilent derrière le drapeau de leur pays. Si ce n’est pas malin...


Quelles sont les meilleures chances françaises pour vous?


La meilleure chance de victoire: Fourcade mais aussi Lamy-Chappuis et Pinturault.


La meilleure chance de chuuuuuute!: Brian Joubert. Mais on ne lui souhaite pas du tout, hein.


Dans un univers vampirisé par les Alpins, quelles sont les chances de médailles pyrénéennes?


Oh la question du spécialiste… En fait, même si les Pyrénéens sont ultra minoritaires, ils vont sûrement claquer plus de médailles que les Alpins car Martin Fourcade est de là-bas.


Bon, il y a Anne Sophie Barthet aussi et Adrien Théaux. La jeune spécialiste des bosses de 15 ans aussi. Non, ne vous inquiétez pas, vous pourrez faire de belles descentes aux flambeaux à Font Romeu à leur retour.
Quel est la position des autorités russes sur #Richard2014? Publier un message encourageant #Richard2014 est-il prohibé?


Aux JO d’hiver, on ne connaît que Cyprien Richard. Ah bah non, en fait, il n’est pas qualifié. Alors, allons-y pour #Richard2014.


De toute façon, il n’y a que sur le podium qu’on n’a pas le droit de faire passer des messages.


Quel est le cours de la vodka à Sotchi?


On n’a pas encore eu le temps de boire un coup ici à Sotchi.


Tout simplement parce qu’il n’y a rien là où on réside. Une résidence aux allures de cité U, avec un pauvre «marché» russe au milieu où ils vendre des babioles et des churros locaux. Et puis sinon, on bosse en fait. Si, si.


Au vu des conditions d'hébergements «soviétiques» des journalistes et sachant que les athlètes jouissent d'un confort «4 étoiles», la solution pour bien dormir n'est-elle pas de sortir avec une biathlète biélorusse?


Tout à fait, très bonne idée. Mais il me semble que Darya Domracheva est en couple (oui, on a bossé…). Et puis, on ne voudrait pas la perturber avant ses épreuves. Quoi que si ça aide les Françaises à claquer des médailles, on peut s'arranger.


Sinon, hier, Martin Fourcade nous a proposé de venir dormir au village pour arrêter de grogner. Bon, entre nous, faut arrêter un peu de se lamenter. Un lit avec un coussin et des draps propres, c’est parfait. Et c’est ce qu’on a ici. On a déjà couvert des JO dans des conditions beaucoup plus compliquées. Sur un matelas gonflable, par exemple...
Est-ce que tout est aussi pourri que ce qu’on nous montre?


Tout d’abord, bonjour à tous.


Alors non, tout n’est pas aussi pourri qu’on le montre. Il faut savoir que les journalistes aiment bien râler, c’est dans leur nature. Oui, on est comme ça. Alors dès que quelque chose ne va pas, on dégaine le papier «Les couacs de l’organisation.»


Pour les athlètes, tout est parfait. Ils sont dithyrambiques sur les installations, le village olympique, l’accueil. En revanche, c’est vrai que pour les journalistes et les gens qui bossent autour des Jeux, il y a deux trois choses à redire, oui.


Il y a des travaux un peu partout. Il manque le dernier coup de peinture, les finitions, etc. Et puis, à la base, cette région n’a pas beaucoup de charme. C’est la plus jolie station balnéaire de Russie, mais pour nous Français, ça ne ressemble pas à grand chose.
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Présentation du chat:
Du 7 au 23 février se déroulent dans la ville russe de Sotchi les Jeux olympiques d'hiver.
Près de 3.000 athlètes engagés dans 15 disciplines sont prêts à en découdre, pour décrocher une médaille d’or.
La rédaction de 20 Minutes sera aussi de la partie, puisqu’elle a missionné ses journalistes Romain Scotto et Julien Laloye, qui vous feront vivre la compétition et ses coulisses.
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