Devenir maçon : Le guide complet pour réussir dans un métier en pleine croissance
BÂTIMENT•Métier essentiel, la maçonnerie recrute partout. Formation, salaire, évolution : tout ce qu’il faut savoir pour se lancer
Fostine Carracillo pour 20 Minutes
L'essentiel
- Le métier de maçon est très recherché en France, dans un secteur en tension marqué par une forte demande.
- Il offre des formations concrètes, une évolution rapide et des spécialisations prisées.
- La rémunération progresse avec l'expérience, pouvant dépasser 4.000 euros brut mensuels pour les profils les plus expérimentés ou indépendants.
Le bâtiment manque de bras, et la maçonnerie en est l’illustration flagrante. En 2022, ce seul métier représentait plus de 15 % des offres d’emploi publiées en France, selon l’Observatoire des métiers en tension (KUY). Un chiffre révélateur, à l’heure où les chantiers de rénovation et les travaux publics se multiplient, portés par les enjeux énergétiques et l’aménagement du territoire. Mais face à cette dynamique, la pénurie de main-d'œuvre freine l’élan : les recruteurs peinent à trouver des profils qualifiés, pourtant indispensables pour faire tenir les projets debout.
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Des milliers d'offres d'emploi en un clicUn métier de terrain, au cœur de la construction
Sur les chantiers, rien ne se fait sans lui. Le maçon est l’un des premiers à intervenir, posant les bases de tout ce qui suivra. Fondations, murs, cloisons, structures en béton ou en parpaings : il façonne l’ossature des bâtiments, qu’ils soient destinés à l’habitat, à l’administration ou au commerce. Présent sur le gros œuvre comme sur certaines rénovations patrimoniales, selon sa spécialité, il agit toujours avec précision et méthode. Son savoir-faire est indispensable, et sa polyvalence l’est tout autant.
Le métier s’exerce dehors, au gré des saisons, des lieux et des chantiers. Rien de figé, tout bouge, et lui avec. Le maçon travaille rarement seul : il avance en coordination avec d’autres professionnels du bâtiment, comme les électriciens, plombiers et autres charpentiers, dans un rythme collectif qui exige rigueur, résistance et esprit d’équipe. En France, il figure aujourd’hui parmi les profils les plus recherchés, preuve que sans lui, les projets ne tiennent pas debout.
Découvrir le métier de maçonSe former au métier de maçon : un parcours direct et concret
Devenir maçon, c’est souvent choisir la voie la plus directe vers l’emploi. Accessible dès la classe de 3e, le CAP Maçon permet en deux ans d’entrer de plain-pied dans le monde du chantier. Ce diplôme, très ancré dans la pratique, forme aux gestes essentiels du métier : monter des murs, couler du béton, poser des coffrages, entretenir son matériel. Il se vit aussi sur le terrain, avec plusieurs semaines de stage ou en alternance pour ceux qui préfèrent apprendre en travaillant.
Pour aller plus loin, certains poursuivent avec un BP Maçon, une formation qui affine les compétences et ouvre souvent à de meilleurs salaires. Ce brevet peut aussi être obtenu après quelques années d’expérience, pour faire reconnaître son savoir-faire. Quelle que soit la voie choisie, la formation reste concrète, exigeante et tournée vers l’action : elle prépare à un métier de terrain, où l’on apprend autant avec les mains qu’avec les yeux.
Les aptitudes essentielles du maçon
Sur un chantier, rien ne pardonne l’à-peu-près. Le maçon le sait, et c’est pour cela qu’il avance avec précision, régularité et une vraie intelligence du geste. Son métier, très concret, repose sur une parfaite maîtrise des outils et des matériaux, mais aussi sur une capacité à s’adapter en permanence.
Il faut être solide physiquement pour supporter les cadences, les charges lourdes et les conditions parfois rudes du travail en extérieur. Mais il faut aussi faire preuve d’écoute, de coordination et d’un vrai sens du collectif, car la réussite d’un projet repose autant sur la qualité du travail que sur la fluidité entre les différents corps de métier. Travailler en maçonnerie, c’est donc conjuguer adresse et endurance, mais aussi patience et esprit d’équipe. Sur le terrain, les échanges sont constants, les ajustements nombreux, et chaque maillon compte.
Évoluer dans la maçonnerie
Changer de cap pour devenir maçon, c’est un projet à portée de main, même loin des bancs de l’école. Grâce à la formation continue, il est tout à fait possible d'apprendre le métier à tout âge. Le titre professionnel de maçon, équivalent à un CAP, permet d’acquérir les bases solides pour démarrer une carrière sur les chantiers. D'autres versions plus ciblées existent pour ceux qui souhaitent se spécialiser, par exemple dans l’éco-construction ou la restauration du bâti ancien. Ces formations sont accessibles via des dispositifs de financement comme le CPF, la POE ou encore l’AIF, facilitant ainsi les reconversions sans rupture brutale.
Une fois sur le terrain, l’avenir ne reste jamais figé. L’expérience acquise peut ouvrir des portes vers des fonctions d’encadrement comme chef d’équipe, ou mener à des postes plus techniques après une formation complémentaire en bureau d’études. Certains font aussi le choix de l’indépendance, en lançant leur propre activité après un passage par la case gestion et comptabilité. Et pour ceux qui souhaitent affiner leur expertise, des spécialisations pointues, dans la rénovation patrimoniale ou les techniques durables, permettent de se positionner sur des marchés porteurs, où la demande ne faiblit pas.
Combien gagne un maçon ?
Un maçon débutant perçoit en moyenne 1.500 euros net par mois, soit un salaire brut proche du Smic. Mais cette base peut rapidement évoluer : avec plusieurs années d’expérience, la rémunération mensuelle se situe entre 2.500 et 3.700 euros brut, voire plus pour ceux qui créent leur entreprise ou se spécialisent. Selon l’Observatoire des métiers du BTP, la rémunération dépend largement du niveau de qualification (CAP à Bac +2), de l’employeur et des spécificités régionales. En Île-de-France, le salaire brut annuel d’un maçon en début de carrière tourne autour de 22.000 euros, contre 20.000 euros dans le Sud-Ouest, d’après les données de France Travail.
La convention collective nationale des ouvriers du bâtiment encadre les conditions de travail, mais ne fixe pas de grille unique : chaque entreprise ajuste en fonction des profils. Des primes viennent compléter la rémunération de base, notamment pour des tâches exposées à la pénibilité, aux nuisances ou à l’insalubrité, comme le souligne Legifrance. Certaines structures proposent également des avantages comme des indemnités repas, une épargne salariale ou une mutuelle avantageuse. La fourchette haute du salaire peut dépasser les 4.000 euros brut mensuels dans certains cas.
Vous pouvez également retrouver tous les métiers du secteur du bâtiment via nos fiches métiers.
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