L’économie circulaire, une filière qui fait sens et créatrice d’emplois

Avec la prise de conscience de l’urgence environnementale et la crise économique, de plus en plus de personnes souhaitent consommer autrement. À l’heure actuelle, le modèle traditionnel linéaire « fabriquer, consommer, jeter (et acheter à nouveau) » ne semble en effet plus en adéquation avec nos envies, nos besoins et nos devoirs. Pour en finir avec ce triptyque de surconsommation, l’économie circulaire propose une approche antigaspillage qui repense nos modes de production et de consommation, tout en générant de nouvelles activités et en créant des emplois durables et non délocalisables.

Un modèle économique d’avenir

Prônant une consommation responsable, sobre en carbone, en énergie et en ressources naturelles non renouvelables, l’économie circulaire a pour ambition de faire mieux avec moins, en privilégiant les circuits courts, une production locale et, surtout, en optimisant et en réutilisant les ressources existantes lorsque c’est possible. L’idée est que les déchets ne doivent plus polluer mais se transformer pour servir autrement. Au-delà du sujet essentiel de la gestion des déchets et du recyclage, ce modèle vertueux se fonde également sur l’écoconception, la réparation, le réemploi ou encore la location. Ce sont alors autant de filières promises à un bel avenir !

Des métiers existants en pleine évolution

La transition vers ce modèle plus respectueux et durable est en train de bouleverser le paysage des métiers existants. L’économie circulaire se présente en effet comme une grande opportunité de spécialisation ou de créations d’emplois, qui touche tous les secteurs d’activité. En tête de liste, le domaine de la réparation est en demande constante de main-d’œuvre. D’après les chiffres de l’Agence de la transition écologique (Ademe), la filière du réemploi et de la réparation pourrait ainsi créer jusqu’à 500.000 postes d’ici 2030 en France !

Ces métiers existants sont également amenés à évoluer de plus en plus. En raison des nouvelles technologies (objets connectés, imprimante 3D…), ils ont tendance à devenir plus techniques. En outre, les chercheurs, ingénieurs, designers et autres concepteurs peuvent désormais se spécialiser en intégrant les principes d’écoconception qui impliquent d’imaginer un produit en tenant compte de son impact environnemental durant toute sa durée de vie y compris sa fin.
L’essor de l’économie circulaire impacte également les métiers du commerce et du marketing. Par exemple, plusieurs grandes entreprises et jeunes start-up se sont mises sur le créneau de la location ponctuelle d’outils, de vêtements, de matériel de puériculture, d’électroménager, de pneus, de voiture, etc. De même, de nouvelles boutiques ciblent le vrac, les produits locaux, tandis que les circuits courts se sont beaucoup développés. Les besoins en vendeurs et en responsables marketing intégrant davantage les principes de la circularité à leur action et à leur communication sont donc réels.

L’apparition de nouveaux métiers

Dans l’économie circulaire, où il faut sans cesse imaginer de nouvelles solutions pour optimiser les cycles de production et de consommation, beaucoup de choses restent à inventer et les possibilités sont par conséquent nombreuses ! Que ce soit dans le domaine du diagnostic, de la création et du déploiement d’initiatives préservant les ressources naturelles et l’environnement, de la lutte contre le gaspillage ou l’obsolescence programmée ou encore de l’analyse du cycle de vie, un certain nombre d’expertises vont être de plus en plus plébiscitées. Les entreprises vont également avoir besoin de compétences spécifiques pour s’inscrire pleinement dans cette logique circulaire. De nouveaux postes commencent d’ailleurs à émerger, à l’instar du ressourceur, qui propose des solutions pour développer l’accès aux ressources, leur préservation et leur renouvellement. De son côté, le maître composteur forme et accompagne les particuliers ou les collectivités dans leurs projets liés aux bio-déchets.

Secteur primordial de l’économie circulaire, le recyclage et la valorisation des déchets génère, quant à lui, un grand nombre d’emplois, motivés par un challenge de grande envergure : produire moins de déchets et recycler plus. Développant des actions de médiation liées à l’économie circulaire, les collectivités recrutent également de plus en plus d’animateurs ou chargés d’affaire « écologie industrielle et territoriale ». Leur mission : montrer que les déchets d’une société peuvent devenir des ressources pour d’autres et encourager les échanges entre les acteurs économiques et industriels d’un territoire.