Du 22 février au 2 mars 2025, Paris vivra au rythme du Salon de l’Agriculture. Éleveurs, producteurs et innovations seront au cœur de cet événement phare, où traditions et avenir de l’agriculture se rencontrent. Un moment d’échange, de découverte… et de gourmandise. Mais au-delà de la passion attachée à ces métiers, quels sont ceux qui sont les mieux rémunérés ?

Agriculture : un secteur essentiel en quête de bras

Alors que l’agriculture façonne nos paysages et nourrit des millions de Français, elle peine pourtant à attirer de nouveaux travailleurs. Dans les dix prochaines années, près de 60 % des agriculteurs atteindront l’âge de la retraite, laissant derrière eux des exploitations qui peinent déjà à recruter. Une situation critique pour un secteur au cœur des grands défis de demain, entre souveraineté alimentaire, transition écologique et adaptation au changement climatique.

Longtemps perçus comme éprouvants et mal rémunérés, les métiers agricoles souffrent d’une image vieillissante qui freine les vocations. Face à la concurrence de secteurs plus attractifs comme la logistique, l’industrie ou le numérique, le monde agricole peine à séduire une nouvelle génération en quête de stabilité et de perspectives.

Pour inverser la tendance, de nombreuses initiatives voient le jour : revalorisation des salaires, formations adaptées, campagnes de sensibilisation auprès des jeunes… Une bataille cruciale pour garantir l’avenir de l’agriculture française et redonner à ces métiers leur juste valeur.

Des salaires en hausse pour les cadres de l’agriculture et de l’agroalimentaire

Le marché de l’emploi s’est inversé, et les diplômés Bac +5 du secteur agricole ont désormais l’embarras du choix. Selon la Fédération UniAgro, la moitié des ingénieurs agro gagne aujourd’hui plus de 53.000 euros brut par an, avec une moyenne qui atteint 73.000 euros.

L’essor des offres d’emploi confirme cette tendance. L’Apecita recense une hausse de 14 % des postes de cadres agricoles Bac +5 en huit ans, atteignant 5.429 en 2018. Dans l’agroalimentaire, les prévisions de l’Apec annoncent 3.680 recrutements en 2020, contre 2.100 en 2015.

L’agriculture de précision, la transition écologique et la digitalisation transforment le secteur. La fonction de chef de cultures biologiques émerge, avec des salaires avoisinant 50.000 euros brut après cinq ans d’expérience. L’agriculture recherche aussi des spécialistes du numérique et des commerciaux, dont certains perçoivent déjà 70.000 à 80.000 euros.

Chef de culture : un poste clé dans la gestion des exploitations

À la tête d’une exploitation, le chef de culture veille sur chaque étape du cycle agricole. De la sélection des semences à la gestion des sols et de l’irrigation, en passant par la prévention des maladies et la lutte contre les ravageurs, son rôle est aussi stratégique qu’opérationnel. Il assure le bon déroulement des cultures tout en encadrant les équipes et en optimisant les ressources financières et humaines.

Ce poste exige une solide formation en agronomie ou en production agricole, complétée par une expérience de terrain. Selon les spécificités de l’exploitation, des compétences techniques particulières peuvent être requises pour maximiser rendement et qualité.

Côté rémunération, un chef de culture perçoit en moyenne entre 2.500 et 3.500 euros par mois, avec des variations selon la région, la taille de l’exploitation et son expertise. Un métier exigeant, mais essentiel à la performance et à la pérennité du secteur agricole.

Ingénieur agronome : le spécialiste qui façonne l’agriculture de demain

L’ingénieur agronome est le lien entre la science et la terre. Son rôle ? Trouver les solutions les plus adaptées pour optimiser la production agricole tout en respectant l’environnement. Sélection des cultures, amélioration des rendements, gestion des sols, lutte contre les maladies… Son expertise est essentielle pour répondre aux enjeux alimentaires et climatiques.

Scientifique de formation, il jongle avec la biologie, la chimie, l’économie et la gestion des ressources naturelles. Ses compétences s’étendent aussi au commerce et au management, car il pilote des projets, encadre des équipes et négocie avec les acteurs du secteur. Dans un monde agricole en pleine mutation, son travail ne se limite pas aux champs : il intervient en laboratoire, en industrie agroalimentaire, dans la recherche ou le conseil.

Un ingénieur agronome débute avec un salaire compris entre 2.800 et 3.300 euros brut par mois, selon son poste et son secteur d’activité. Très recherché, il évolue souvent vers des postes à responsabilités, en France comme à l’international.

Ingénieur en expérimentation et production végétales : un expert au service des cultures

Spécialiste des cultures et de l’optimisation des rendements, l’ingénieur en expérimentation et production végétales joue un rôle clé dans l’évolution de l’agriculture. De la sélection de nouvelles variétés à la gestion des cultures en laboratoire ou en plein champ, il applique des protocoles de recherche pour améliorer la qualité et la résistance des plantes tout en répondant aux enjeux environnementaux.

Présent aussi bien dans la recherche publique que dans le secteur privé, il travaille en équipe avec des agronomes, biologistes et techniciens, encadre des projets et veille au respect des normes en vigueur. Avec un diplôme bac +5 en agronomie ou biologie végétale, il débute avec un salaire d’environ 1.900 euros brut par mois, une rémunération qui évolue avec l’expérience et les responsabilités.

Viticulteur : un savoir-faire au service du vin

Au cœur des vignobles, le viticulteur est le premier artisan du vin. De la sélection des plants à la récolte des raisins, son travail suit le rythme des saisons et exige une attention constante. Il veille à la qualité du sol, taille la vigne avec précision, surveille son évolution et s’adapte aux caprices du climat pour garantir des vendanges optimales. Certains se limitent à la production de raisin, tandis que d’autres assurent également la vinification et la commercialisation de leur propre vin.

S’il est possible d’apprendre sur le terrain, une formation en viticulture ou en œnologie est souvent requise pour maîtriser les techniques essentielles. Chaque terroir a ses spécificités, et l’expérience permet d’affiner les méthodes de culture et d’améliorer la qualité du vin produit.

Un viticulteur gagne en moyenne entre 1.500 et 2.000 euros par mois, mais ses revenus varient selon la taille du domaine, la région et la qualité de la production. Ceux qui vendent directement leur vin ou développent leur propre marque peuvent espérer une rémunération plus élevée.

Maraîcher : un métier rythmé par les saisons

Producteur de fruits, légumes et plantes aromatiques, le maraîcher veille sur ses cultures tout au long des saisons. De la préparation des sols à la récolte, il maîtrise chaque étape, ajustant irrigation et soins pour garantir des produits de qualité. Il assure également leur commercialisation, que ce soit sur les marchés, en magasins spécialisés ou en circuit court auprès des restaurateurs.

Si aucune formation n’est obligatoire, l’expérience et la connaissance des cycles de culture sont essentielles. Certains complètent leur savoir-faire par une formation en production maraîchère ou en gestion d’exploitation.

Le revenu moyen d’un maraîcher varie entre 1.500 et 2.500 euros par mois, selon la taille de son exploitation et ses modes de distribution. Un métier exigeant, mais porteur de sens, où le savoir-faire se récolte avec le temps.

Horticulteur : une expertise au service du végétal

Spécialiste des plantes ornementales, des fleurs coupées et des arbustes, l’horticulteur veille à leur croissance et à leur qualité, de la plantation à la vente. Il prépare les sols, sélectionne les variétés, surveille l’irrigation et protège ses cultures contre les maladies et les variations climatiques.

Au-delà de la production, il assure aussi la commercialisation, que ce soit auprès des jardineries, des fleuristes ou directement auprès des particuliers. Une formation en horticulture est souvent requise, complétée par une solide expérience pratique.

Le salaire moyen varie entre 1.500 et 2.500 euros par mois, selon la taille de l’exploitation et les circuits de distribution.

Conducteur de travaux en entreprises de travaux agricoles : un poste clé dans la gestion des chantiers

Intermédiaire entre les exploitants et les équipes de terrain, le conducteur de travaux en entreprises de travaux agricoles planifie, coordonne et suit la réalisation des interventions. De l’évaluation des besoins à l’établissement des devis, il assure l’organisation des chantiers, veille à la disponibilité des machines et au respect des délais. Sur le terrain, il anticipe les imprévus et trouve des solutions face aux aléas climatiques, aux pannes d’équipement ou aux contraintes spécifiques des exploitations.

Doté de solides compétences en agroéquipement et en gestion, il doit également faire preuve de réactivité et de rigueur pour garantir la qualité des prestations. Un BTS en machinisme agricole ou en équipements agricoles constitue la voie d’accès privilégiée à ce métier, qui requiert souvent une première expérience.

La rémunération varie selon la taille de l’entreprise et la région, mais ce poste offre une autonomie importante et des responsabilités majeures dans la conduite des travaux agricoles.

Ouvrier agricole : un métier au cœur des exploitations

Essentiel à la bonne marche des fermes et des exploitations, le métier d’ouvrier agricole couvre un large éventail de missions, dictées par les saisons et les besoins du terrain. Préparer les sols, semer, récolter, entretenir les équipements, s’occuper du bétail ou encore veiller à l’entretien des infrastructures : chaque jour est différent, rythmé par le cycle de la nature et les impératifs de production.

Aucun diplôme n’est exigé pour exercer cette profession, mais une connaissance pratique du milieu agricole et une certaine expérience sont souvent requises. Certains employeurs forment directement leurs équipes, permettant aux débutants d’acquérir les compétences essentielles sur le terrain.

Côté rémunération, le salaire moyen varie entre 1.500 et 1.800 euros par mois, en fonction de la région, de la taille de l’exploitation et de l’expérience du travailleur. Un métier exigeant, ancré dans le concret, qui demande endurance et polyvalence, mais qui reste au cœur de la production alimentaire et du patrimoine agricole français.

Vous pouvez également retrouver tous les métiers du secteur de l'agriculture via nos fiches métiers.