Qu’ils soient artistes, écrivains, chefs d’entreprise ou athlètes, les invités de Pause ont tous quelque chose à nous apprendre, professionnellement parlant. Au micro d’Alexandre Mars, l’humoriste et comédien à succès Redouane Bougheraba livre les secrets de son parcours, et les leçons qu’il en tire. Avec une cible, les jeunes. Un témoignage enregistré en octobre 2022 mais toujours aussi percutant de la part du premier stand-uppeur à remplir le stade Vélodrome.

On se pose avec Redouane Bougheraba

Avec lui, il ne fait pas bon être assis au premier rang. Le comédien humoriste est un sniper, un cador de l’impro. Et, à bien y regarder, sa vie professionnelle donne un peu cette impression : celle d’un véhicule qui fonce dans une direction bien précise mais dur au mal, prêt à prendre tous les détours et même les bosses, s’il le faut, pour y parvenir. « Moi, j’ai lavé des toilettes à Londres. J’ai fait la plonge. Ça m’a forgé un caractère. Il faut travailler dur et accepter n’importe quel boulot pour arriver à ses fins. J’ai tout fait. C’est ce que je dis aux jeunes qui m’écoutent : il ne faut pas avoir honte. Tu laves des toilettes, tu fais la plonge, ce n’est pas grave. On s’en fout, tu gagnes ta vie honnêtement. »

A l’humilité de partir d’en bas, le Phocéen ajoute celle d’hésiter, d’ignorer. L’intéressé s’est lancé dans des études de sciences économiques avant de se raviser, devant le peu de perspectives de carrière dans ce domaine : « On devrait sensibiliser les jeunes à ce qu’ils veulent faire plus tard. Dès le collège. Trop souvent, on fait des études sans savoir pourquoi. » L’humoriste, lui, sait très bien ce qu’il fait aujourd’hui, et pour qui : « Faire rire les gens, ça nous guérit. On essaye de donner de la joie aux autres, mais en vérité, ça nous fait énormément de bien. » Pas sûr que le public, même celui du premier rang, lui en tienne rigueur.