La semaine de quatre jours n'arrête pas de (re)faire parler d’elle. Depuis la sortie du livre Comment la semaine de 4 jours a planté ma boîte par Julien le Corre, la réduction du nombre de jours au travail refait débat. Mais Bill Gates, lui, voit les choses en beaucoup plus grand. Dans une récente interview accordée au podcast What Now ? de Trevor Noah, le fondateur de Microsoft a plaidé en faveur d’une semaine de trois jours.

Selon lui, les progrès apportés par l’intelligence artificielle permettront un tel aménagement, sans que les entreprises ne perdent en productivité. « Si l’on arrive un jour à une société où l’on ne travaille plus que trois jours par semaine, ce sera probablement une bonne chose », a-t-il déclaré au micro du podcasteur.

Un rêve ambitieux (et lointain)

L’objectif souhaité par Bill Gates n’est pas pour demain. Pour l’heure, l’usage de l’IA en entreprise n’en est qu’à ses balbutiements. Toutefois, Emeric Pagès, consultant en stratégie digitale et formateur aux outils IA, fait état de la volonté des travailleurs de séparer leur vie professionnelle et personnelle. Pour lui, il est clair que l’IA peut satisfaire les travailleurs en ce sens : « Quand on met en parallèle cette aspiration avec les déclarations de Bill Gates, la vision est claire : il faut se poser la question de réduire le temps passé au travail. Cela suppose de travailler plus efficacement et l’IA est justement là pour ça. Mais encore faut-il savoir la maîtriser ! » Source de spéculations, de fantasmes et de pas mal de craintes, l’IA gagne du terrain dans le cadre professionnel. Une étude de Kantar Media parue en mai 2024 mettait en lumière le fait que près de 43 % des Français utilisaient l’IA soit pour le travail, soit pour les études. 6 mois plus tôtn, ce chiffre était beaucoup plus bas si l'on en croit un rapport de Salesforce. 18 % de Français disaient alors utiliser l’IA au boulot.

Pour autant, l’expert IA voit mal le progrès nous renvoyer chez nous du jour au lendemain : « En France, on reste très attachés à la culture du présentéisme, où le travail est souvent corrélé au temps passé au bureau. » Tout n’est pas perdu pour autant : « Il faut noter que les mentalités évoluent. De plus en plus d’entreprises réfléchissent à suivre l’évolution naturelle de la société et ses aspirations au travail », poursuit-il. La semaine de trois jours serait donc un rêve réalisable ? Peut-être, si l'on vit assez longtemps pour voir l'IA arriver à ce stade de maturation.