Quelles sont les formations et les certifications pour devenir soudeur ?
INDUSTRIE•Pilier de l’industrie, le métier de soudeur affiche un recrutement qui ne cesse de croître en FranceFostine Carracillo pour 20 Minutes
L'essentiel
- Le soudeur assemble des pièces métalliques avec précision, maîtrise diverses techniques de soudure et assure la qualité et la traçabilité de chaque intervention.
- Devenir soudeur exige maîtrise technique, précision, organisation, endurance physique et une solide connaissance des règles de sécurité et des matériaux.
- Pour devenir soudeur, une formation professionnelle est indispensable, du CAP aux certifications spécialisées.
Comment réindustrialiser la France sans soudeurs ? La question résonne chez les chefs d’entreprise face à la pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur. En 2023, l’étude de l’Observatoire paritaire de la métallurgie, en collaboration avec Opco 2i, a mis en lumière l’urgence de la situation.
« L’insuffisance très nette des capacités de formation initiale représente un risque important dans un contexte de grands programmes industriels pour certains secteurs clés de la branche tels que l’énergie, le naval ou l’aéronautique », ont alerté les experts des cabinets MBJ et Helevato. Des formations pour ce métier en tension existent, offrant des opportunités pour ceux souhaitant se lancer dans cette carrière recherchée.
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Des milliers d'offres d'emplois en un clicLe soudeur, expert de l’assemblage métallique
Le soudeur intervient dans des environnements diversifiés, qu’il s’agisse de chantiers navals, d’usines ou d’ateliers d’assemblage, mais son objectif demeure le même : assembler des pièces métalliques en les fusionnant à haute température. Ce métier technique exige une maîtrise de plusieurs procédés de soudure, parmi lesquels le TIG, le MIG, ou la soudure à l’arc, chacun adapté à différents types de métaux et d’assemblages.
Avant de commencer, le soudeur étudie soigneusement les plans et choisit la méthode la plus appropriée, en suivant parfois des instructions précises définies dans un cahier des charges. Après avoir préparé son poste de travail, il effectue la soudure avec précision. Une fois l’assemblage terminé, il inspecte minutieusement la qualité et la conformité de son travail, apportant les retouches nécessaires pour assurer un résultat impeccable. Pour finaliser, il complète les documents de suivi qualité, garantissant la traçabilité et la fiabilité de son intervention.
Découvrir le métier de soudeurLes compétences clés pour exceller dans le métier de soudeur
Pour devenir soudeur, il faut d’abord une solide maîtrise des techniques de soudure et des matériaux. Précision et organisation sont également essentielles, tout comme la capacité à lire des documents techniques et à régler les machines de soudure ou les cellules robotisées. Une bonne endurance physique est nécessaire pour faire face à un environnement de travail souvent exigeant, entre bruit, postures contraignantes et horaires décalés.
Le soudeur doit aussi connaître les règles de sécurité sur le bout des doigts et utiliser systématiquement les équipements de protection adaptés (masque, gants, tablier). Enfin, de bonnes compétences en communication sont essentielles pour échanger efficacement avec d’autres professionnels comme les tuyauteurs, chaudronniers et tôliers, et coordonner les tâches avec sa hiérarchie.
Des formations variées pour accéder au métier de soudeur
Pour devenir soudeur, une formation professionnelle est indispensable, accessible aussi bien en formation initiale qu’en reconversion.
La formation initiale propose plusieurs parcours, dès le niveau CAP, tels que le CAP métiers de la fonderie, le CAP réalisation en chaudronnerie industrielle, ou encore le CAP serrurier métallier, chacun se préparant en deux ans après la 3e. Au niveau bac, le bac pro technicien en chaudronnerie industrielle ou en outillage est également une option, accessible en trois ans après la classe de 3e ou en deux ans sous certaines conditions pour les titulaires d’un CAP du même secteur. Les diplômés peuvent aussi compléter leur parcours par un Certificat de Spécialisation (ex-Mention Complémentaire) en soudage d’un an.
La formation continue, idéale pour une reconversion, permet de préparer des titres professionnels (TP) comme le TP soudeur ou le TP soudeur à l’arc semi-automatique, aussi disponibles via la VAE. Pour ceux déjà en poste souhaitant évoluer, la métallurgie propose des certifications professionnelles, comme le CQPM soudeur industriel, gage d’expertise dans le secteur.
Des perspectives salariales attractives pour les soudeurs qualifiés
Le métier de soudeur offre une palette de rémunérations aussi variée que ses spécialisations. En début de carrière, un soudeur touche souvent le Smic, soit 1.801,80 brut par mois en novembre 2024. Pourtant, la forte demande de main-d’œuvre dans ce secteur pousse les recruteurs à se montrer plus attractifs, avec des salaires parfois bonifiés et des avantages pour séduire les candidats.
Au fil des années, un soudeur expérimenté acquiert une marge de négociation, pouvant faire monter les enchères, surtout dans des domaines de pointe. Les compétences recherchées, comme celles appliquées dans l’aéronautique ou le nucléaire, font grimper les salaires des spécialistes qualifiés, certains atteignant jusqu’à 4.000 euros net mensuel, avec parfois des primes de risque.
Des compétences spécialisées de plus en plus recherchées
Le métier de soudeur connaît une profonde mutation avec l’essor des nouvelles technologies. L’industrie modernise ses procédés pour optimiser la production, accélérer l’innovation et alléger les tâches pénibles et chronophages. Parmi ces avancées, le soudage automatisé, appuyé par la robotique, change la donne : ces techniques sophistiquées élargissent le champ des possibles en soudure industrielle.
Aujourd’hui, un soudeur peut se spécialiser dans des procédés avancés ou dans des secteurs variés tels que l’automobile, le ferroviaire, le nucléaire, l’industrie navale ou l’aéronautique. L’automatisation réduit le besoin en personnel peu qualifié, mais elle accroît la demande de soudeurs expérimentés pour les missions complexes. Ainsi, un débutant motivé et impliqué trouve de solides perspectives d’évolution, avec des opportunités de progresser vers des postes de chef d’équipe ou de chef d’atelier.
Vous pouvez également retrouver tous les métiers des secteurs de l’industrie et de l’ingénierie via nos fiches métiers.
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