Porter un maillot de foot au bureau, est-ce que ça passe ?

      Euro 2024 : Porter un maillot de foot au bureau, est-ce que ça passe ?

      allez les bleus (de travail)Parce que les jours de match arrivent
      Youssef Zein

      Youssef Zein

      L'essentiel

      • L’employeur peut limiter le choix des tenues vestimentaires des employés pour des raisons d’hygiène, de sécurité ou de décence.
      • Mais dans un contexte de compétition internationale, le renvoi d’un employé uniquement parce qu’il portait le maillot de son équipe favorite a peu de chances d’arriver.
      • Depuis quelques années, la mode vestimentaire au travail s’oriente vers de plus en plus de décontraction et la démocratisation des habits sportifs.

      Le maillot des Bleus comme bleu de travail : une mauvaise idée ? Parce que la fièvre supportrice ne s’arrête pas aux portes du bureau, vous risquez d’être tentés d’arriver un jour de match avec vos plus beaux flocages « Mbappé » ou « Griezmann » au dos. Mais, à l’approche de l’euro, que risquez-vous à troquer vos habits de ville pour un ensemble 100 % polyester (en dehors d’un rappel à l’ordre par la police du style) ? Si chacun a le droit de s’habiller comme il l’entend, « l’employeur peut limiter les choix vestimentaires des salariés dans trois contextes : l’hygiène, la sécurité ou la décence », explique Haiba Ouaissi, avocat du cabinet Cassius avocats.

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      D’office, les professions exigeant le port d’un uniforme ou des normes d’hygiène particulières se voient exclues des fan-zones improvisées en entreprise. Pour les autres, le Code du travail prévoit que la direction est en droit de limiter la garde-robe « quand c’est justifié par la nature de la tâche à accomplir et lorsque c’est proportionné au but recherché », précise l’avocat. A priori, pas de raison de vous tracasser, mais assurez-vous de couvrir vos arrières avant d’enfiler votre maillot bleu, car ces notions de but recherché et de décence peuvent vous jouer des tours.

      Pas de coup de sifflet

      En 2001, une décision de la Cour de cassation a permis à une agence immobilière d’interdire à une salariée de s’habiller en survêtement. Travaillant au contact des clients, il était probable que le combo 3 bandes et pantalons zippés nuiraient à l’image de l’entreprise. Dans ce cas de figure, l’employeur peut intervenir, mais doit prouver cette atteinte “par des retours de clients, des pertes de contrats ou par une corrélation avec une baisse du chiffre d’affaires”, clarifie Haiba Ouaissi.

      Est-ce qu’on risque le carton rouge à porter la tunique de son équipe de cœur ? A priori, non. En tout cas, la problématique n’est jamais allée jusqu’au contentieux devant les prud’hommes. Si ça devait se produire, Haiba Ouaissi est assez certain de l’issue : “En période d’Euro de football, nous sommes en présence de circonstances exceptionnelles. Je vois mal comment un juge pourrait donner gain de cause à un employeur qui aurait renvoyé un salarié pour ce motif”.

      « En entreprise, la mode est à l’habit sportif et la décontraction »

      Enfin, sur une tendance de fond qui va vers l’habit plus détendu : « Depuis le covid, il y a eu une grande évolution sur le vêtement au travail. Même de façon formelle, la basket est devenue la chaussure universellement portée. La mode va vers l’habit sportif et la décontraction, et ce quel que soit le secteur : bancaire, immobilier, l’assurance pour ne citer qu’eux », observe Aude Roy, coach en image et auteure de Maîtrisez votre image professionnelle (InterEditions, 2019). Soyez donc rassurés, il y a peu de chances que votre manager en Air Max soit agacé par votre maillot d’Olivier Giroud.


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