Pourquoi votre mauvaise humeur au travail est un excellent signe pour la journée de demain
rédemption•On connaissait les rhumatismes qui annoncent la pluie. Découvrons le boudin qui annonce le beau tempsYoussef Zein
L'essentiel
- Selon les chercheurs, les travailleurs de mauvaise humeur ont tendance à modifier leur comportement pour le mieux le lendemain au bureau.
- En cause : un sentiment de culpabilité et des ruminations entre deux journées de travail.
- Bien que pénible sur le moment, cette culpabilité les aide finalement à lutter contre les incivilités et à s’investir davantage dans leur travail.
Vous êtes d’une humeur de chien aujourd’hui au bureau ? Tant mieux, vous serez un petit chaton demain. C’est en gros l’enseignement principal qu’on tire d’une étude parue en mai 2024 dans le Journal of Business Ethics. L’équipe s’est penchée sur les conséquences des incivilités et mauvais comportements au travail.
Par incivilité et mauvais comportements, il faut comprendre les attitudes jugées comme « impolies ». Les chercheurs remarquaient que les employés qui perdent leur sang-froid au bureau ont tendance à vite culpabiliser et à échanger là-dessus dans la sphère privée le soir même.
Ces comptes rendus intimes ne sont pas sans conséquences : le comportement des salariés s’en voit changé dès le jour suivant… Et souvent pour le mieux ! Par mécanisme de culpabilité, les trublions de la veille deviennent les collègues idéaux du lendemain. « Parce que vous vous sentez coupable, le lendemain au travail, vous travaillez plus dur et vous faites davantage attention à ne pas être impoli à nouveau », commente la coautrice de l’étude Klodiana Lanaj.
La nuit porte conseil (et productivité d’entreprise)
Malgré la recherche accrue d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle manifestée par les salariés au cours des dernières années, les mauvais sentiments ont tendance à jouer des deux côtés du terrain. Et la culpabilité n’échappe pas à cette règle : « Lorsque vous vous montrez malpoli, vous vous faites aussi du mal à vous-même. La culpabilité est un phénomène complexe », analyse Daniel Kim, autre coauteur de l’étude.
« La culpabilité est pesante mais peut aussi nous aider à nous ressaisir en luttant contre les incivilités et en nous poussant à davantage nous impliquer au travail », souligne Daniel Kim. Il n’y a peut-être qu’une nuit qui sépare votre collègue irritable du meilleur des comparses. Mais que l’on soit de bonne humeur ou non, il vaut mieux ne jamais procrastiner avec la courtoisie.
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