Que vaut la formation accélérée de sécurité pour les JO ?

CQP PSGE. Ce n’est pas un message codé, ni le mot de passe du Wi-Fi, mais le certificat de qualification professionnelle de prévention et sécurité des grands événements. Un diplôme lancé fin 2022 permettant d’exercer des activités de surveillance et de gardiennage pour des événements sportifs, culturels ou récréatifs accueillant plus de 300 personnes. L’initiative a été pensée en vue de la Coupe du monde de rugby, suivie des JO de Paris 2024.

D’après France Travail (ex-Pôle emploi), on compte plus de 3.000 personnes formées au CQP PSGE parmi les 21.000 formées à la sécurité depuis septembre 2022. Un cursus accéléré d’une durée de 106 heures, dont 36 sont en présentiel, créé pour les étudiants… Comme les retraités. Financé par France Travail et récompensé par une prime allant jusqu’à 600 euros, ce serait une forme de réponse au besoin urgent de personnel dans la sécurité à l’approche des Jeux. Moyennant quelques modules de formation complémentaires à suivre, les apprentis pourront ensuite prétendre au TFP APS (titre à finalité professionnelle d’agent de prévention et de sécurité). Un diplôme plus avancé et complet, certifiant aux compétences de surveillance générale, aux risques terroristes, au secourisme ou encore à la sécurité incendie.

106 heures à consacrer

Bien qu’il s’adresse au plus grand nombre, le format CQP PSGE suppose quelques prérequis : un diplôme de niveau 3 (type diplôme national du brevet) a minima, une bonne compréhension de la langue (écrite comme orale) de niveau B1 (le niveau attendu fin collège pour de l’anglais LV1). Enfin, pour les ressortissants étrangers hors Union Européenne, 5 ans de présence sur le territoire français. La sollicitation de travailleurs clandestins, que l’on a pu observer sur les chantiers des JO, avait fait polémique.

Najat Chamali, superviseuse du pôle sécurité chez Actual (Envergure) estime à plus de 1.000 le nombre d’apprentis formés par l’entreprise à l’approche des JO. Le déroulé est certes dense, mais complet : « On propose entre autres des modules théoriques d’environnement juridique, mais aussi de sensibilisation aux risques terroristes ou encore de contrôle des accès. Enfin, les apprentis ont aussi des parties pratiques, avec des mises en situation. »

Après quoi ils seront soumis à un examen écrit suivi d’une démonstration avec armes et sollicitation de tous les réflexes nécessaires. Les résultats de ces examens sont globalement très positifs. La plateforme de formations Skills.hr et le groupe de conseil et de formation en sécurité ECSG enregistrent respectivement 98 % et 100 % de taux de réussite pour le CQP PSGE.

Du job après la fête

Le CQP PSGE ayant été pensé pour les étudiants – et les retraités –, « le temps de formation a été adapté. Les cours se déroulent les soirs et le samedi », ajoute Najat Chamali. Ces personnes-là ne devraient donc pas être concernées par l’imminente arrivée de la plateforme qui vise à recaser les travailleurs des JO une fois la fièvre de la compétition retombée, annoncée dans nos pages par la région Ile-de-France.

Mais leur expérience pourrait les amener à travailler à l’avenir, selon la formation suivie (CQP PSGE ou TFP APS), comme agent de sécurité événementiel, agent de sécurité privée des biens et des personnes, agent cynophile (qui travaille avec des chiens), agent de sécurité incendie ou encore responsable de la sécurité privée.

France Travail annonce dans la foulée « de nombreuses opportunités comme agent de sûreté aéroportuaire, agent de télésurveillance, surveillant pénitentiaire, policier municipal, agent de sécurité dans les transports en commun, mais aussi comme agent de sécurité pour les grandes entreprises du secteur. » De quoi peut-être atténuer la tension observable sur l’ensemble de la filière depuis des années. Un tournant pour les jobs étudiants dans les étés à venir ?