En Suède, des chewing-gums préhistoriques révèlent leurs mystères
ARCHÉOLOGIE Une équipe de paléontologues de l’Université de Stockholm a analysé l’ADN dans des chewing-gums mâchonnés à l’âge de pierre et ont découvert un cas sévère de parodontite
Les hommes préhistoriques avaient-ils des caries ? L’ADN présent sur des « chewing-gums » mâchonnés par des adolescents à l’âge de pierre, retrouvés sur un site archéologique vieux de 9.700 ans en Suède, nous éclaire aujourd’hui sur le régime alimentaire et les maladies buccales de l’époque, selon une étude suédoise. « Ce que l’on a trouvé c’est un grand nombre de bactéries indiquant un cas sévère de parodontite, c’est une infection grave des gencives », soulève Anders Götherström, co-auteur de l’étude au cours d’un entretien à l’AFP mardi 23 janvier.
Ces morceaux d’écorces de bouleau imprégnés de salive et portant des traces de dents ont été retrouvés il y a trente ans aux côtés d’ossements sur le site de Huseby Klev, au nord de l’actuelle ville de Göteborg. « On pense que ces chewing-gums étaient utilisés comme de la colle, pour assembler des éléments. Il est aussi possible qu’ils les mâchaient par plaisir ou parce qu’ils leur prêtaient des vertus médicinales », a ajouté le chercheur.
Des noisettes, du cerf et de la truite, un régime historique
En 2019, une première étude des morceaux de mastic avait déjà permis d’établir le profil génétique des individus. À présent ce sont les traces d’ADN non humain qui sont dévoilées. « On voit l’empreinte faite dans un chewing-gum par les dents d’adolescents il y a des milliers d’années. Pour nous archéologues, il y a aussi une dimension philosophique, c’est la connexion entre l’homme, l’ADN et l’artefact », pour Anders Götherström.
L’étude de l’équipe de paléontologues de l’université de Stockholm, publiée dans la revue « Scientific reports », donne aussi des informations sur le régime alimentaire de ces populations préhistoriques de chasseurs-cueilleurs. Un régime diversifié fait de beaucoup de noisettes, de cerfs et de truite.