28 jours. Depuis le 1er septembre, Thomas Brail mène une grève de la faim pour manifester son opposition au projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Malgré un affaiblissement physique indéniable, l’arboriste et cofondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) n’en a pas moins réitéré sa volonté d’aller jusqu’au bout de ce combat qu’une dizaine de militants suivent également depuis le 3 septembre.

Lors d’une conférence de presse organisée sur le Champ-de-Mars, devant la Tour Eiffel, ce jeudi, Thomas Brail et plusieurs de ses soutiens ont réclamé une suspension immédiate des travaux de l'A69 ainsi qu’une médiation « pour que les grèves de la faim s’arrêtent ».

Des associations environnementales ont également annoncé avoir déposé une plainte contre la société Atosca, concessionnaire de l'A69, pour « délit de destruction d’habitat d’espèces protégées » et « abattage d’arbres d’alignements routiers en méconnaissance de la réglementation applicable ».

« Il y a peut-être moins de compassion »

Même si le ministre des Transports Clément Beaune est allé à sa rencontre le 24 septembre, le gouvernement a annoncé poursuivre le chantier de l'A69 et maintenir l’abattage de 200 arbres. La grève de la faim serait-elle donc un moyen d’action inefficace ?

« On a le sentiment qu’il y a peut-être moins de compassion, de façon générale à l’égard des grévistes de la faim que ce que l’on pouvait voir dans les années 1990 », analyse Johanna Siméant-Germanos, professeure de science politique à l’Ecole Normale Supérieure et autrice du livre La grève de la faim paru en 2009 (Ed. Presse de Sciences po, 144 p.).

Dans la vidéo en tête de cet article, la chercheuse est revenue, pour 20 Minutes, sur les premières grèves de la faim, leur efficacité et leurs répercutions sur les autorités en place.