SURFJ'ai testé... un cours de longboard avec une championne

J'ai testé... un cours de longboard avec une championne

SURFRécit d'une initiation en marge du Roxy Jam festival de Biarritz...
Elodie Drouard

Elodie Drouard

J'ai toujours regardé les surfeurs d'un oeil méfiant. Trop blonds, trop bronzés, trop cool... Même incarnés par Keeeeeeenu et Patriiiiiiiiick en 1991 dans «Point Break», je n'ai pas craqué. Pourtant, quand j'ai appris que le Roxy Jam Festival offrait des cours de surf dispensés par une championne, j'ai sauté sur l'occasion.


Ma prof est une championne


Biarritz, vendredi, 18h. J'ai rendez-vous avec Hélène Chabeaud. Vice championne d'Europe 2003, Hélène vient de se qualifier pour le deuxième tour du championnat du monde de longboard réunissant les 48 meilleures spécialistes de la discipline. A peine sortie de l'eau, elle emmène un petit groupe de journalistes hystériques enfiler des combinaisons. Intransigeant, le néoprène épouse les moindres bourrelets. Je commence à rentrer le ventre tandis qu'Hélène me confirme que sans abdos, point de surf...


«Tu devrais pourtant y arriver»


Après quelques échauffements et acrobaties sur le sable, je me jette à l'eau sans grâce en traînant avec difficulté une planche trop grande et trop lourde pour moi. Ça commence mal. Je peine à rester allongée sur mon longboard, valdinguée par des vagues trop puissantes. Ma première tentative pour poser (juste) un pied est un échec retentissant. Dans la précipitation, mes orteils gauches se retournent sur le longboard tandis qu'une gorgée d'eau salée étouffe mon cri d'animal blessé... «Tu devrais pourtant y arriver», me lance Hélène, «Tu as la planche la plus grande, donc la plus stable.» Ouch! Piqué au vif, mon orgueil anesthésie la douleur due à la perte de mes orteils. Après une heure d'acharnement masochiste, j'ai la désagréable sensation d'être passée sous un train et je n'ai réussi à me hisser qu'un quart de seconde sur cette maudite planche... Misère! La déception transparaît dans les yeux d'Hélène, profondément investie dans sa mission d'évangélisation particulière.


Comment je me suis retrouvée aux urgences


Humiliée par l'océan, je décide de persévérer dès le lendemain. Problème, mes orteils gauches m'ont complètement lâchée. Aux urgences de la polyclinique d'Aguilera, entourée de surfeurs sérieusement amochés, je prends enfin conscience de la dangerosité de ce sport... Deux heures plus tard, je ressors droguée au Diantalvic©, les orteils bandés et l'aval du médecin pour (re)monter sur une planche. Que les choses soient bien claires, ce n'est pas une (ridicule) entorse de l'orteil qui m'empêchera de me dresser fièrement sur mon longboard.


Après une nuit passée à répéter mentalement les mouvements, je trépigne d'impatience en attendant la marée basse, plus propice à l'apprentissage. Galvanisée par les encouragements d'Hélène, je me hisse sur ma planche et, et... Je surfe! Debout sur l'océan sous une fine pluie d'été, un arc-en-ciel surgit de la terre pour célébrer l'événement. Un sourire béat se fige sur mon visage. Deux heures plus tard, épuisée, je consens à sortir de l'eau en planifiant déjà de futures vacances entourées de jeunes gens blonds et bronzés. En recevant mon trophée imaginaire, je remercie Hélène, qui m'a tout appris, mon sponsor, Roxy, l'océan, Atlantique, et... Patriiiiiiick!