Les étudiants se mettent au panier vert
•Société Une Amap fournit des légumes bio sur les campus de l'Arsenal et de Paul-SabatierMathilde Romagnan
Qu'on se le dise, la malbouffe n'est plus une fatalité dans le monde étudiant. Les campus toulousains ont mordu à l'hameçon des Amap (associations pour le maintien d'une agriculture paysanne). Le principe est simple : les agriculteurs locaux vendent régulièrement leurs produits, garantis biologiques, à un groupe de consommateurs. L'Amap Zest s'adresse principalement aux étudiants. Créée il y a maintenant un an, elle rencontre un franc succès. « On a environ cent cinquante adhérents répartis sur l'UT1 Toulouse Capitole et Paul-Sabatier », explique Bertrand Houvenaghel, président de l'association.
Légumes insolites
Un lundi soir, dans le hall de la cité universitaire de l'Arsenal. Les étudiants se pressent, dès 19 h 30, pour prendre livraison de leur panier. Elise vient toutes les semaines depuis la création de l'amap récupérer ses produits bio. « Ils sont meilleurs et ont plus de goût. Et l'ambiance est très conviviale », explique-t-elle. Au menu, toujours des légumes de saison. Cette semaine : pommes de terre, carottes, courge, chou chinois et… rutabagas. « C'est un bon moyen de découvrir de nouveaux légumes, témoigne Agatha. On ne les trouve pas forcément dans les supermarchés. A chaque fois, on a des nouvelles recettes pour nous aider à les cuisiner. J'ai appris à faire de la soupe de fanes de carottes ! » Avec presque trois kilos de légumes bio pour 5 euros, les petits budgets s'y retrouvent largement. « Ce que j'aime surtout, c'est qu'on n'a pas le même rapport avec l'agriculteur. On est sûr que l'argent lui revient », confie Lou.
Les agriculteurs, Michel et Béatrice Mathieu, choisissent la quantité de légumes en fonction du nombre de paniers achetés. « Je trouve ce système très valorisant au niveau humain et au niveau économique. Il n'y a pas de gaspillage et tout est basé sur le principe du partage de la récolte », explique Michel. « C'est rassurant de voir des jeunes adhérer à ce système. On espère qu'ils continueront », ajoute-t-il.