Des sangles de parachutes biodégradables, des tees de golf élaborés grâce au maïs, du vernis à ongles dérivé de corps gras... Au-delà des biocarburants, les innovations des chercheurs toulousains pour valoriser la production agricole à des fins non-alimentaires sont nombreuses. Hier, plusieurs acteurs de ces « agroressources » étaient réunis à l’hôtel de région afin d’évoquer les perspectives de développement de ces découvertes. « Nous avons un tissu agricole, des chercheurs qui travaillent sur le sujet, mais, contrairement à la région Champagne-Ardenne, l’industrie est peu développée et les politiques un peu frileux », déplore Marie-Elisabeth Borredon, directrice du labora- toire de chimie agro-industrielle. Dans son laboratoire, diverses idées se sont concrétisées. A partir de résidus de plantes comme la paille, ses chercheurs ont créé des contreplaqués pour l’isolation des bâtiments. Grâce aux résidus de tourteaux de tournesol, ils ont fabriqué des petits pots biodégradables pour les repiquages de fleur. Reste à les produire en quantité. « L’objectif est de savoir comment articuler la production agricole de Midi-Pyrénées avec le développement industriel. Une journée comme celle-là peut avoir un rôle déclencheur », analyse Jean-Claude Flamant, directeur de la mission des agrobiosciences. Pour pousser le destin, il travaille à la candidature de la ville pour un troisième pôle de compétitivité, consacré aux « agro-biotechnologies ». « La matière grise est ici et cela donnera une réponse concrète à l’agriculture et au développement du territoire », assure Jean-Louis Chauzy, président du conseil économique et social régional. Béatrice Colin