Un Russe maître de la baguette

Un Russe maître de la baguette

L e moins que l'on puisse dire, c'est que Tugan Sokhiev fait l’unanimité. Le nouveau « premier chef invité » de l'Orchestre national du Capitole donne ce soir un concert gratuit à la Halle-aux-Grains. A guichets fermés. Après seulement deux représentation
© 20 minutes

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L e moins que l'on puisse dire, c'est que Tugan Sokhiev fait l’unanimité. Le nouveau « premier chef invité » de l'Orchestre national du Capitole donne ce soir un concert gratuit à la Halle-aux-Grains. A guichets fermés. Après seulement deux représentations dans la Ville rose, il recueille déjà les suffrages des Toulousains. Comme ceux de l'orchestre, qui ne tarit pas d’éloge sur ce jeune Russe de 28 ans. « Un charisme impressionnant et un grand respect », dit un musicien. « Nous avons des rapports merveilleux », lui répond le maître, en anglais. En 2000, Tugan Sokhiev se fait remarquer en recevant le premier prix du concours Prokoviev. Souvent qualifié de « génie », il enchaîne ensuite les concerts avec les plus grandes formations musicales, qui s’en séparent difficilement. Mais n’en déplaise à certains, c’est auprès du Capitole qu’il s’engage, pour trois ans. Un temps qu’il compte mettre à profit pour faire découvrir, par exemple, certains chefs-d'oeuvre de la musique russe qu’il apprécie particulièrement. A mille lieues de l'image stéréotypée du maestro autoritaire, il se montre naturel et convivial au premier contact. Et enthousiaste devant le travail qui l’attend. « L'orchestre a un gros potentiel et une vraie personnalité. Et les musiciens sont très enthousiastes. Ils veulent faire quelque chose de nouveau, d'excitant. » Ce qui le motive en particulier ? La diffusion de la musique classique auprès des jeunes. « Nous devons penser au public qui sera avec nous dans vingt ans, déclare-t-il. Nous devons lui expliquer ce qu'est la musique, le classique et alors il pourra décider ce qu'il préfère. » En attendant de leur faire apprécier la grande musique, Tugan découvre peu à peu les Toulousains et la Ville rose, qu'il « adore ». « J’aime l’ambiance, les rues étroites et les restaurants. Et il y a beaucoup de jeunes, c’est agréable. », explique le chef d’orchestre, lui-même l’un des plus jeunes de sa génération. Il ne parle pas encore très bien le français mais sa curiosité naturelle l’aidera sûrement dans sa démarche. D’ailleurs, avoue-t-il dans un sourire, il prend déjà des leçons pour se perfectionner. Marie Deseilligny

David Minetti, clarinettiste « Il y a eu une alchimie dès le départ entre l'orchestre et lui. C'est un chef impressionnant malgré son jeune âge. Il arrive à se faire comprendre sans parler, par ses gestes, son regard. » Thierry d’Argoubet, délégué général de l’orchestre « Il a un sens aigu du développement de la personnalité sonore d'un orchestre. Un talent majeur du monde musical du xxie siècle. » Francis Grass, président de l’association de mécénat Aïda « L'orchestre a été marqué par Michel Plasson. Tugan Sokhiev apporte un savoir-faire différent et nous avons hâte de le découvrir. »