«Des tirs de mortiers, de jets de pierres catapultées et de cocktail Molotov de la part des opposants. » De nouveaux affrontements ont eu lieu entre des opposants à la construction de l’autoroute A69, reliant Toulouse à Castres, et les forces de l’ordre, ce week-end.

Selon la préfecture, une cinquantaine de gendarmes ont été déployés, à Saïx dans le Tarn, afin de mener une opération de maintien de l’ordre sur un site occupé par les opposants. Des violences des deux côtés ont ponctué ce week-end, entre incendies, délogements, affrontements…

Un agent de sécurité victime d’une attaque en groupe

Les opposants ont « incendié un modulaire situé à proximité » d’un chantier de l’autoroute et « agressé un salarié du concessionnaire », dimanche matin. « Sept individus, toujours encagoulés, se sont introduits sur le même site pour en découdre avec l’agent de sécurité en poste. L’attaque dont a été victime l’agent est sans commune mesure avec les précédentes : armés de barres de fer, ils ont délibérément agressé notre agent qui, avec un courage sans faille, a réussi à se défendre et à mettre en fuite ses assaillants juste avant l’arrivée de la gendarmerie », précise de son côté dans un communiqué Atosca, le concessionnaire. Un individu suspecté d’avoir participé à l’agression du vigile a été interpellé dimanche après-midi par les gendarmes.

Lutte entre opposants de l'A69

Si le concessionnaire de l’autoroute condamne ces actes de violences, « Atosca souligne que ces dernières exactions ne relèvent pas d’individus opposés à l’A69 mais bien de délinquants, entraînés à des attaques qui vont avoir des conséquences dramatiques si ce niveau de violence se poursuit ».

Sur des images que 20 Minutes a pu se procurer, on peut également voir des altercations entre manifestants et un petit groupe d’individus cagoulés. Ces derniers tentent d’attraper une banderole utilisée par des zadistes et un affrontement entre les deux groupes a lieu. « Nous ne sommes pas concernés par ces faits. Ce ne sont pas nos méthodes », insiste Alain Hébrard du collectif La Voie est Libre, se désolidarisant de la violence de ce groupe minoritaire.

En attendant le 1er septembre…

De leurs côtés, les opposants installés sur un terrain privé de Saïx, dénoncent des agressions à leur encontre par les forces de l’ordre. « Les gendarmes procèdent à des destructions d’habitats à la masse et à des lacérations de tentes au couteau. »

Pour Alain Hébrard, du collectif La Voie est libre (LVEL), cette « attaque » éclair par les forces de l’ordre est une préparation au 1er septembre. Date de la reprise de l’abattage d’arbres.

Par ailleurs, le 28 août un nouveau rassemblement est prévu pour manifester contre le projet. De nouveaux affrontements devraient encore avoir lieu tandis que le chantier continue et devrait s’achever l’année prochaine.