vous témoignezLe métro de Toulouse a 30 ans, petit voyage dans les souvenirs des usagers

Toulouse : Brennus, « grand 8 » et tunnel de glace, trente ans de voyage dans le métro en quelques anecdotes

vous témoignezCe lundi, le métro de Toulouse aura pile 30 ans. On a pris la rame des souvenirs avec nos internautes pour vous dévoiler ce que vous ne savez peut-être pas encore ou que vous avez oublié
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • Il y aura 30 ans ce lundi que la ligne A du métro a démarré et changé la vie de générations de Toulousains.
  • Pour fêter cet anniversaire, « 20 Minutes » a fait appel aux témoignages de ses usagers-lecteurs, qui ont grandi ou vieilli avec le VAL.
  • Du jour caniculaire de l’inauguration aux moments de lassitude, voici leurs souvenirs, parsemés d’anecdotes oubliées.

Qu’est-ce qui, dans la ville de l’espace, a déjà parcouru 180 millions de kilomètres, soit bien plus que la distance qui nous sépare du Soleil ? Le très terre à terre métro qui transporte désormais 200.000 voyageurs par jour et souffle ce lundi ses trente bougies. Car, les étudiants du Mirail n’ont pas toujours pu rejoindre le Capitole en 15 ou 20 Minutes. Ils prenaient le 148, un bus articulé, aussi lent que rempli, et très vulnérable en cas de grève. « Il fallait 1 heure 30 ! », se remémore Grégory. Et puis le tunnelier « Brennus » (une idée à remettre sur le tapis pour la ligne C) avec sa collègue « Clémence » [pour Clémence Isaure] ont fini le job. Et le 26 juin 1993, les Toulousains ont voyagé pour la première fois dans les entrailles de leur ville.

Jean-Luc, à l’époque responsable commercial de l’agence Tisséo [qui s’appelait à l’époque la Semvat] d’Esquirol, se souvient très bien de jour là où il avait la difficile mission de superviser les dizaines de milliers d’usagers impatients de prendre la ligne A. « Sous un soleil caniculaire et avec l’aide des forces de l’ordre qui canalisaient la foule, nous avons distribué de l’eau et secourus certaines personnes qui se sentaient mal à force d’attendre leur tour pour entrer dans la station », raconte-t-il. Vincent, qui a participé à la construction de la ligne, en tire toujours de la fierté. « Sacrée aventure et sacré challenge, commente-t-il. Mais le jour de la mise en service, voir le visage des Toulousains ébahis était un véritable enchantement ».

Hamburgers et retours au petit matin

Trente ans et 1,3 milliard de tickets validés plus tard, selon le décompte dévoilé par le maire Jean-Luc Moudenc, le fameux VAL fait remonter des bouffées de nostalgie. « Le métro c’est surtout des souvenirs avec mes grands-parents, nous confie Rene, désormais trentenaire. J’avais 8 ans quand il est arrivé et je me rappelle que mes papy et mamie, d’origine italienne et qui parlaient à peine français, m’ont amené le prendre : j’étais tout devant et on a fait l’aller-retour. C’était comme un grand 8, incroyable ». La nouveauté a fait place à l’habitude ; et comme pour beaucoup d’adolescents toulousains des années 2000, la ligne A est devenue synonyme de Big Mac et de virée ciné à l’UGC, puis devenus étudiants, de retour à bon port à la pointe du jour après une longue nuit passée place Saint-Pierre. « Bien fatigué », dit pudiquement l’amateur de tours de manège.



Et pour ceux qui s’étonnent qu’on déplace sur des roulettes le Monument aux morts tout entier (le 31 août) pour construire la Ligne C, il y a un précédent en matière de prouesse technique improbable. Tisséo nous rappelle qu’il a fallu geler le sol sur 150 mètres de long pour construire la station « Marengo-SNCF » et faire passer la ligne sous le canal du Midi. « Des puits ont été mis en place autour desquels des tubes de congélation ont été installés. Le long du futur tunnel, des groupes frigorifiques fabriquaient de la saumure à -30 °C qui était injectée dans le sol. Une carapace de glace se formait à l’emplacement du tunnel et permettait un creusement de la ligne en contrôlant l’étanchéité et la solidité du terrain ».

L’effet télétravail

« Cool » pour les uns, synonyme d’autonomie pour d’autres. Chez nos internautes le métro gagne le match avec le tram, « beaucoup trop lent ». Mais il ne fait pas l’unanimité non plus. Jean l’a pris pendant vingt-sept ans. Puis il s’en est lassé. « Au fil des années, le métro est devenu moins fiable et davantage rempli. Le passage de deux à quatre voitures par rame a dégradé la fréquence ». L’usager de la première heure n’a pas renouvelé son abonnement en 2002. Le télétravail est passé par là, réduisant son budget carburant. Fini les rames et les portes palières, il roule en voiture hybride.