Toulouse : Admirer La Joconde ou suivre un concert de la Philharmonie en étant à 700 km de Paris, c’est possible
L’ARt a domicile•La première Micro-Folie de Haute-Garonne, un musée d’art numérique délocalisé, vient d’ouvrir ses portes au centre culturel Ernest-Renan,B.C.
L'essentiel
- La première Micro-Folie vient d’être inaugurée en Haute-Garonne au stade Ernest-Renan, dans le quartier des Izards, à Toulouse.
- Ce dispositif est un véritable musée numérique qui permet d’accéder à une bibliothèque d’œuvres d’art et de les consulter grâce à des tablettes, en groupe ou individuellement, avec l’aide d’une médiatrice ou sans.
- Un moyen d’amener la culture dans les quartiers mais aussi de faire venir les gens dans les quartiers populaires.
De prime abord, quand on regarde Le Déjeuner sur l’herbe d’Edouard Manet, ce n’est pas la petite grenouille qui se cache en bas à gauche du tableau qui capte le regard mais plutôt la femme nue, entre deux dandys en train de deviser. Ce détail, en passant devant la toile du Musée d'Orsay, rares sont ceux qui y prêteront attention. Mais à près de 700 km de Paris, au centre culturel Ernest-Renan, installé dans le quartier toulousain des Izards, on peut clairement voir l’amphibien, ses contours ou encore zoomer sur la naïade qui se trouve en arrière-plan.
C’est l’une des possibilités offertes par la première Micro-Folie de Haute-Garonne, un dispositif innovant et interactif déployé partout en France, et dans le monde, par le ministère de la Culture et coordonné par le parc de La Villette. Véritable musée numérique, grâce à des tablettes, il permet aux visiteurs d’avoir accès gratuitement à une base de données d’œuvres d’art, mais aussi à des opéras et ballets.
« Les tablettes numériques permettent à chacun de pouvoir avoir accès à ce qui lui plaît parmi 10.500 œuvres réparties en huit collections, qui s’enrichissent chaque année », détaille Lisa Brizio, médiatrice culturelle de la Micro Folie qui pourra animer des ateliers sur des thématiques spécifiques envers le grand public, le mercredi et un samedi sur deux, ou avec les groupes scolaires sur le reste de la semaine.
Un vecteur pour ouvrir les Izards
Le premier équipement de ce type a vu le jour à Sevran il y a six ans. Aujourd’hui, il en existe 350, dans des zones rurales, souvent écartées des lieux de culture. Ou dans des quartiers populaires. « Il y a une nécessité d’être dans les quartiers dit prioritaires, c’est souvent là où il y a le plus de vie. C’est un outil important pour découvrir des merveilles, ce n’est pas plus prétentieux que ça », estime Didier Fusillier, président du Parc de la Villette venu inaugurer le dispositif la semaine dernière.
Faire tomber les barrières, amener la culture à ceux qui n’auraient pas la possibilité d’aller la découvrir dans des musées, souvent éloignés, c’est donc l’un des objectifs de cette galerie d’art numérique. « Installer la Micro-Folie ici c’était un moyen d’amener la culture vers les habitants de Toulouse Nord. Mais c’est aussi un moyen pour que le public circule et vienne dans ce quartier », confirme Valérie Jacquet-Violleau, élue à l’Action culturelle à la mairie de Toulouse qui a déboursé près de 35.000 euros pour ce dispositif.
Accessible à tous, il peut devenir un outil pour ouvrir ce quartier, souvent méconnu et souffrant de préjugés, sur le reste de la ville. D’autant que ces dix dernières années, les Izards ont été complètement restructurés.