Les dossiers de morts suspectes exhumés

Les dossiers de morts suspectes exhumés

Deux éléments concrets viennent alimenter la rumeur d’une « affaire Alègre » à tiroirs. A la demande des familles, Fabrice Rives, l’un des juges chargés de l’affaire, rouvre depuis décembre 2003 des dossiers de morts suspectes. Les démarches ont abouti à
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Deux éléments concrets viennent alimenter la rumeur d’une « affaire Alègre » à tiroirs. A la demande des familles, Fabrice Rives, l’un des juges chargés de l’affaire, rouvre depuis décembre 2003 des dossiers de morts suspectes. Les démarches ont abouti à deux exhumations. La première est celle d’Edith Schleichardt, découverte morte à 22 ans, en 1990 dans un fossé de Cintegabelle (Haute-Garonne). Là où l’instruction avait conclu à une « intoxication médicamenteuse », une batterie d’experts a décelé, en février dernier, des dents cassées et des traces de coups violents. Début octobre, un deuxième corps est exhumé du passé. Celui d’Hadja Benyoucef, 26 ans, retrouvée morte chez elle à Toulouse, en 1987, un couteau planté en travers de la gorge, une couche-culotte enfoncée dans la bouche et la cordelette du rideau de douche enroulée autour du cou. « Raptus suicidaire », dira la légiste Danièle Alengrin. Sa théorie repose sur un traumatisme crânien dû à un vieil accident de mobylette. Il aurait fait sombrer la jeune fille dans un état délirant le jour de sa mort. D’ici à un mois, on connaîtra les résultats de la deuxième autopsie d’Hadja. Mais un expert neurochirurgien a déjà estimé, il y a dix jours, la théorie du suicide « sans fondement scientifique ». Deux victimes donc, et deux meurtres probables qui ne disaient pas leur nom. Avec, dans le cas d’Hadja, d’étranges similitudes avec la mort de Valérie Tariote, elle aussi classée en suicide à l’époque. Une mort pour laquelle Patrice Alègre a avoué et a été condamné.

légistes Les deux mêmes experts légistes apparaissent dans les dossiers Schleichardt, Benyoucef et Tariote. Ils ont été entendus par le juge sur le cas d’Edith Schleichardt, pas encore sur celui d’Hadja Benyoucef.