Toulouse : Révolution pour la grande rue Saint-Michel qui passe en sens unique en mars
MOBILITE•Pour apaiser la circulation dans le quartier, à compter du 7 mars et jusqu’à la fin 2022, le passage au sens unique de la grande rue Saint-Michel sera expérimenté, avant des travaux définitifs s’il fait ses preuvesBéatrice Colin
L'essentiel
- Au cours des vacances de février, des travaux de signalisation vont être réalisés grande rue Saint-Michel, avant son passage à sens unique le 7 mars.
- Seuls les automobilistes venant du sud en direction du centre-ville pourront alors l’emprunter, le sens inverse sera réservé aux cyclistes et aux bus.
- Une expérimentation qui sera évaluée d’ici à la fin de l’année, avant un aménagement et une végétalisation de la grande rue d’ici à fin 2024.
Durant les vacances de février, les riverains de la grande rue Saint-Michel, à Toulouse, vont voir fleurir de nouveaux panneaux de signalisation et un marquage provisoire au sol, annonçant un grand bouleversement pour cette artère très fréquentée, véritable porte d’entrée sud de la Ville rose. Après ces travaux, dès le 7 mars, la circulation se fera à sens unique en direction du centre-ville. Seuls les véhicules motorisés en provenance du boulevard des Récollets pourront encore l’emprunter.
Ceux qui ont l’habitude de passer par cette rue depuis la place Lafourcade pour rejoindre le périphérique, ou la route de Narbonne, devront alors rejoindre les bords de la Garonne. La place Lafourcade sera donc en sens interdit, hormis pour les cyclistes et les bus qui pourront continuer à passer par là pour rejoindre la grande rue Saint-Michel. Un réaménagement qui va être expérimenté jusqu’à la fin de l’année 2022, avant une requalification plus pérenne.
Ce changement de circulation sera la première pierre du futur Réseau express vélo (REV), qui doit relier à terme le centre-ville à Ramonville-Saint-Agne. Il s’inscrit aussi dans le cadre du projet de réaménagement du cœur de quartier Saint-Michel.
« Notre première volonté n’était pas forcément de mettre la rue à sens unique, mais de végétaliser et de créer un espace de convivialité, de donner une place aux modes doux », relève Jonnhy Dunal, le maire de quartier. Mais l’espace étant contraint sur cette artère, cette solution s’est imposée d’elle-même.
Apaiser le quartier
Une réflexion à laquelle les membres du comité de quartier ont été associés. Ils ont insisté pour que le trafic de transit ne se reporte pas sur la rue Achille-Viadieu. « Nous avons pu y travailler en amont. Aujourd’hui, les commerçants se posent encore des questions, notamment sur l’impact du chantier. Ils ont le sentiment que cela va aller vers un mieux et que cela sera plus agréable, que l’usage des modes doux favorisera les commerces, mais ils se demandent encore comment cela va se passer, notamment avec la suppression de places de livraisons », explique Guillaume Drijard, son président.
Des doutes que la mairie va tenter de lever le 20 janvier* lors d’une nouvelle réunion publique destinée à présenter le projet de façon plus détaillée. « Cela reste une expérimentation, au cours de sa mise en place, nous allons voir où cela coince, où il faut élargir, inverser le sens de circulation dans les rues adjacentes. Durant toute cette année, un travail va être mené par les urbanistes en concertation avec les riverains. Nous ne sommes pas là pour chasser complètement la voiture, mais pour trouver une solution pour faire cohabiter tout le monde, pour inciter les gens à se déplacer autrement et apaiser le quartier », plaide Jonnhy Dunal qui prévoit de supprimer avec cette mesure le passage de près de 3.000 véhicules chaque jour sur ce secteur.
Si ce passage à sens unique de la grande rue Saint-Michel fait ses preuves, les premiers travaux de réseaux auront lieu l’an prochain, avant le réaménagement complet et la végétalisation dans deux ans. Un projet de réhabilitation de cette artère qui coûtera entre 7 et 8 millions d’euros à la collectivité. « Il faut aussi travailler sur la diversité qui sera proposée pour les commerces puisque la mairie a indiqué qu’elle voulait préempter », note Guillaume Drijard qui ne voudrait pas que cela induise une « gentrification » du quartier.
Un secteur qui n’aura pas terminé sa mue avant le réaménagement de l’ancienne prison en Cité de la musique, avec son auditorium. Or pour l’heure, ce projet semble au point mort. Si le prix de la maison d’arrêt a été négocié à la baisse entre l’État et la ville de Toulouse, cette dernière n’en a toujours pas fait l’acquisition.
* A 20 heures, à la Maison des associations Niel.