POLITIQUEQui sont les adhérents du nouveau parti d’Eric Zemmour à Toulouse ?

Toulouse : Qui sont les adhérents du nouveau parti d’Eric Zemmour en Haute-Garonne ?

POLITIQUEEn Haute-Garonne, 1.200 personnes auraient adhéré à Reconquête en une semaine selon ses cadres. Il y aurait un tiers d’abstentionnistes, un tiers d’ex RN, un tiers d’anciens LR…
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Le parti politique d’Eric Zemmour se structure en Haute-Garonne.
  • Parmi les 1.200 adhérents du département qui auraient adhéré à Reconquête en une semaine figurent d’anciens militants du RPR, du RN et des abstentionnistes.

Ils sont en ordre de marche, prêts à coller des affiches, faire des propositions ou du boîtage pour leur candidat. Une semaine après la création de Reconquête, le parti politique d’Eric Zemmour, les jeunes de Génération Z en Haute-Garonne et les amis d’Eric Zemmour travaillent désormais de concert pour organiser leur fédération qui compte selon ses cadres compte plus de 4.000 sympathisants et 1.204 adhérents.

« En Occitanie, nous avons 23.314 sympathisants et 6.250 adhérents. Ce sont pour un tiers des anciens membres des Républicains, en majorité des ex-RPR, un tiers vient du Rassemblement national et un tiers des abstentionnistes, ce qui est à mon avis le plus intéressant », explique Chantal Dounot-Sobraques, la coordinatrice régionale du mouvement, qui a fait il y a quelques années des sorties polémiques. Cette ancienne élue au Capitole sous les ères Baudis, Douste-Blazy et Moudenc, avait rejoint la liste de Louis Aliot lors des élections régionales de 2015.

Déçue par Marine Le Pen, « qui en essayant de dédiaboliser son parti va vers une dérive », elle estime avoir retrouvé dans les idées du polémiste celles de l’ancien RPR. Pour elle, le point commun à tous ces admirateurs d’Eric Zemmour est « une même souffrance, une volonté d’éviter que la France se délite sous les coups de boutoirs de l’immigration et la mondialisation ».

Difficile course aux parrainages

A ses côtés, il y a Martine Gaussens, 68 ans, qui n’avait jamais jusque-là participé à la vie politique, considérant qu’une « oligarchie avait verrouillé le système ». Elle s’est lancée dans le mouvement né le 17 novembre 2018. Comme Benjamin Cauchy, qui s’était fait remarquer à Toulouse lors des Gilets Jaunes et est devenu le coordonnateur des Outre-Mer pour la campagne d’Eric Zemmour

Issue d’une catégorie socioprofessionnelle aisée, Martine Gaussens indique avoir « été compassionnelle pour ces gens qui ont montré leur désespoir ». Depuis quelques mois, elle a décidé de s’investir aux côtés du polémiste, notamment en appelant les quelque 130 maires des communes du canton de Bagnères-de-Luchon, pour chercher les parrainages des maires. Ce qui est loin d’être gagné, « certains ont peur d’être ostracisés, de perdre leurs subventions », affirme la déléguée départementale adjointe du parti, qu’elle codirige avec Gérard Danens, un ancien du MPF de Philippe de Villiers. Pour l’heure, très peu de maires auraient passé le cap dans le département.

Ils peuvent s’appuyer sur les jeunes de la génération Z qui ont rallié le parti politique, prêts à aller tracter sur les marchés ou encore coller des affiches. « En Occitanie nous avons 330 militants actifs, dont 90 à Toulouse. Près de 90 % de ces jeunes n’ont jamais mis un pied en politique, il y a un véritable engouement. Cette semaine, sur le département, nous avons reçu plus de 150 demandes », affirme son responsable régional, Victor Filippi. Parmi eux, des étudiants, mais aussi des ingénieurs en grand nombre.

Un réseau qui va leur servir à tapisser les villes, mais aussi les campagnes, avec le visage d’Eric Zemmour, qui pourrait passer en début d’année à Toulouse pour un meeting.