DROIT POUR TOUSLes plus précaires peuvent consulter un avocat à l'espace du Grand-Ramier

Toulouse : Au Grand-Ramier, les plus précaires peuvent désormais consulter gratuitement un avocat

DROIT POUR TOUSPour donner accès au droit à tous, une consultation mensuelle gratuite d’avocats a désormais lieu à l’espace social municipal du Grand-Ramier, à Toulouse
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • La crise sanitaire a grossi le nombre de personnes en situation précaire à Toulouse.
  • Confrontées à des problèmes juridiques, elles ont souvent du mal à s’y retrouver dans les termes et démarches à effectuer.
  • Pour se rapprocher de ces populations précaires, le conseil départementale de l'accès au droit (CDAD) vient de mettre en place une permanence gratuite d’avocats à l’Espace social du Grand-Ramier, un lieu très fréquenté.

Chaque jour de la semaine, plus de 500 personnes passent à l’espace social du Grand-Ramier, à Toulouse. Elles viennent y chercher un repas, laver leur linge ou encore relever leur courrier. Parfois, elles parlent insertion professionnelle. Le lieu est important pour toutes les personnes en situation précaire à Toulouse, dont le nombre a grossi avec la crise du Covid-19.

Depuis peu, elles peuvent aussi consulter gratuitement un avocat qui va les aider sur toutes les questions juridiques auxquelles elles sont confrontées. « Ce matin, j’ai reçu une personne originaire d’Azerbaïdjan, qui voulait savoir comment pouvoir faire venir son fils en France qui est menacé là-bas », raconte Maître Juliette Mercier, qui tenait ce mercredi la nouvelle permanence. Des situations parfois compliquées, qui pour certains peuvent paraître inextricables quand on ne maîtrise ni les termes juridiques, ni parfois la langue.

Rapprocher la justice des gens

« En période de crise sanitaire, où beaucoup de choses se font à distance ou par voie dématérialisée, nous avons décidé d’aller au plus proche des publics en difficulté. Ils peuvent avoir des questions sur le surendettement, le logement ou encore, lors de permanences mensuelles spécifiques, sur le droit des étrangers. Quand on a une difficulté, on n’a pas toujours conscience que le droit peut apporter une réponse », explique Xavier Pavageau, le président du tribunal judiciaire, venu visiter ce nouveau point info-justice, installé par le Conseil départemental de l’accès au Droit (CDAD).

Dans le même état d’esprit, un partenariat a été noué avec des associations caritatives toulousaines au printemps qui ont aussi mis en place des permanences. Et à l’avenir, une nouvelle Maison de la justice et du droit dans le quartier des Trois-Cocus.

« Plus le parcours de vie est compliqué, moins cela facilite l’accès au droit. Si on n’y a pas d’accès, on n’a pas de droits », insiste de son côté Julie Escudier, élue à la mairie et avocate de profession. Ponctuellement, les travailleurs sociaux du centre peuvent aider les gens à faire leurs demandes : ils les orientent, le plus souvent, vers les structures adaptées ou les associations.

« Quand c’est une question de droit, ils sont dirigés vers les Maisons de la justice et du droit, mais elles sont loin. Et souvent se pose la question du déplacement, du ticket de métro. Faire des permanences ici, cela résout ce problème », relève Alexandra Malgouyres, travailleuse sociale à l’espace du Grand-Ramier. Si cela se fait sur rendez-vous, au dernier moment, si une place est libre, il est possible de la prendre. Car pour certains, qui vivent au jour le jour, il est souvent difficile d’anticiper.