Toulouse : Les policiers municipaux sont en grève pour ne pas passer de 32 à 35 heures
35 HEURES•Sur fond de renégociation du temps de travail, les policiers municipaux de Toulouse, qui demandent la reconnaissance de la pénibilité de leur métier, ont entamé une grève perlée
H.M.
L'essentiel
- La grogne monte chez les policiers municipaux de Toulouse qui ont entamé ce mardi une grève perlée.
- Comme pour tous les fonctionnaires territoriaux, leur temps de travail est en cours de renégociation.
- Ils demandent que la pénibilité et la dangerosité de leur métier soient prises en compte.
Pas sûr qu’il y ait assez de policiers municipaux à Toulouse pour veiller au bon respect du couvre-feu à 23 heures à partir de 9 juin ou pour calmer les ardeurs des foules après les matchs de l'Euro. Déjà, ce mardi matin, il y a eu des éclipses au PC sécurité, derrière le mur d’écrans des caméras de vidéoprotection. Les premiers effets du préavis de grève « illimité » déposé par FO, syndicat majoritaire à la mairie de Toulouse, sur fond de renégociation du temps de travail.
Comme tous les agents territoriaux de France, les fonctionnaires municipaux de Toulouse devront passer des 32 aux 35 heures au 1er janvier 2022, autrement dit travailler 1.607 heures à l’année. Les maires ont toutefois aussi la possibilité d’opter pour un régime dérogatoire pour les métiers pénibles ou dangereux comme agent de police. « D’autres maires l’ont fait, à Marseille par exemple », souligne Nicolas Romero, délégué syndical.
« Le sentiment d’être juste des faire-valoir »
Mais selon lui, une réunion organisée lundi avec la direction générale des services a confirmé que ce n’était pas à l’ordre du jour. Les policiers, qui travaillent sur des vacations diurnes et nocturnes contraignantes, risquent donc perdre des jours de congé. D’où « une situation qui se crispe » et cette grève, sur un modèle de débrayages intempestifs à la prise de service. Le représentant syndical se désole que « la dangerosité et la pénibilité du métier ne soient pas prises en compte » alors que les agents sont plutôt satisfaits de « l’évolution » de leurs tâches, et de leurs effectifs, impulsée par la mairie depuis 2014. « Là, on a le sentiment d’être juste des faire-valoir », regrette Nicolas Romero.
« La réforme du temps de travail est imposée par la loi mais la mairie s’est impliquée dans des échanges très réguliers avec les représentants du personnel », indique de son côté le Capitole qui « s’interroge quant aux revendications réelles » du syndicat FO. La municipalité assure s’être engagée « dès le commencement à tenir compte des situations spécifiques liées aux métiers soumis à fortes pénibilités et contraintes horaires très particulières, comme c’est le cas pour certains agents de la police municipale ». Les négociations devraient se poursuivre.