MOBILITEMais qu'est-ce qui bloque le projet de RER toulousain ?

Toulouse: Mais qu'est-ce qui bloque le projet de RER toulousain ?

MOBILITEPourquoi l’idée d’un RER toulousain avance-t-elle si lentement ? Rallumons l’Etoile, un collectif qui milite pour les trains de proximité mêle des universitaires au dossier. Le débat en ligne a lieu ce mardi soir.
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • Dans la grande agglomération toulousaine, le collectif Rallumons l’Etoile milite pour un RER qui pour l’instant reste à quai.
  • Il choisit une façon originale de faire « avancer le débat » en organisant ce mardi soir conférence en ligne (à 18 h 30) avec des universitaires spécialistes des transports.
  • Guerre politique ou de territoire, blocages techniques ou financiers, ils vont revenir sur le passé tumultueux des transports en commun à Toulouse pour « éclairer l’avenir ».

Prendre un train comme on prend un métro pour aller au boulot. Dans la grande agglomération toulousaine, l’idée d’utiliser en mode RER parisien la fameuse étoile ferroviaire qui part de Matabiau a alimenté les campagnes municipales de 2020 sous l’impulsion du collectif « Rallumons l’étoile ». « 64 listes élues ont signé notre manifeste, elles représentent 400.000 habitants de la périphérie, presque autant que la population de Toulouse intra-muros », rappelle son président Benoît Lanusse.

Mais le RER toulousain n’en est pas pour autant sur les rails. « Chacun tourne autour du pot », constate le militant. Grosso modo, Tisséo renvoie la balle dans le camp de la Région, autorité organisatrice des transports ferroviaires régionaux. Alors Rallumons l’Etoile, plutôt que de râler dans son coin, a décidé « de faire avancer le débat » sur ce mode de déplacement alternatif à la voiture. De façon plutôt originale puisque le collectif organise ce mardi soir en ligne (inscriptions possibles jusqu’au dernier moment) un débat avec deux universitaires spécialistes des transports : Juliette Maulat, maîtresse de conférences à l’université Paris-Panthéon Sorbonne et Bruno Revelli, de l’université Toulouse Jean-Jaurès.

L’exemple mi-figue, mi-raisin, de la ligne C

Fiscalité, argent, compétences, historique des relations entre les deux autorités compétentes, rivalités ou pactes politiques… Les deux experts vont décortiquer les points de blocage qui contraignent pour l’heure le RER toulousain à rester à quai. « On a une forme d’entente cordiale pour que chacun reste dans son domaine de prédilection » spoile Bruno Revelli. « Il n’y a pas un exemple français de RER fait sans la métropole concernée », ajoute Juliette Maulat, qui cite les exemples nantais ou lyonnais.

Les deux universitaires ont aussi analysé le cas de la « Ligne C », entre Toulouse et Colomiers, qui est pour l’heure ce qui ressemble le plus à un RER mais pour laquelle les Columérins ne peuvent toujours pas acheter un ticket Tisséo sur le quai. Son fonctionnement pas vraiment optimal pèse sans doute dans les tergiversations des autorités organisatrices de transport.

Problèmes d’infrastructure

Mais rien n’est perdu. Interrogée lundi sur le dossier, Carole Delga (PS), la présidente de la Région Occitanie a redit sa volonté de faire avancer le dossier. « Nous sommes pour un RER toulousain », a-t-elle assuré. Mais elle a aussi expliqué que sur l’axe Montauban-Toulouse, important pour Rallumons l’Etoile, « aujourd’hui, les infrastructures sont saturées et ne permettent pas de réaliser le projet ». Seul un doublement des voies, inclus dans le projet de l’arrivée du TGV, peut débloquer la situation selon elle. Tout est imbriqué et deux universitaires ne seront pas de trop pour démêler l’écheveau.