La capitale régionale étend son influence
Un grand boom démographique, à tous les échelons. L'Insee a dévoilé hier ses chiffres officiels de population. Arrêtés au 1er janvier 2006, ils remplacent ceux du recensement de 1999. Sur cette période de sept ans, Midi-Pyrénées a gagné 224 000 habit...Hélène Ménal
Un grand boom démographique, à tous les échelons. L'Insee a dévoilé hier ses chiffres officiels de population. Arrêtés au 1er janvier 2006, ils remplacent ceux du recensement de 1999. Sur cette période de sept ans, Midi-Pyrénées a gagné 224 000 habitants, dont 140 000 en Haute-Garonne et 48 000 à Toulouse. Que ce soit au niveau communal ou de la périphérie, Toulouse truste les podiums nationaux en matière de progression de la population (voir infographie).
Et contrairement aux années 1960-1970, qui voyaient la population de la banlieue exploser tandis que celle de la métropole régionale avait tendance à stagner, les choses se rééquilibrent. La Ville rose connaît désormais, selon l'Insee, « une très forte croissance » intra-muros, en accueillant près de 6 800 nouveaux habitants par an. Elle cumule attractivité et dynamisme de la natalité. « Entre 1999 et 2006, il y a eu à Toulouse 40 000 naissances pour 20 000 décès : 42 % de la croissance de population est due à cet excédent », souligne Michel Buret, de l'Agence d'urbanisme et d'aménagement du territoire (AUAT). A quelques exceptions près, comme Ramonville et Saint-Orens, les communes de la première couronne continuent, elles aussi, de grossir : la population de Colomiers augmente de 1,7 % par an, celle de Cugnaux de 3 %.
Mais le phénomène est encore plus fort quand on s'éloigne de Toulouse, notamment le long des axes autouroutiers où les densités de population ne cessent de croître. Le taux de progression annuel est de 7,2 % à Castelnau-d'Estretefonds, de 4,7 % à Baziège et de 6,3 % à Saint-Sulpice (Tarn). Dans ces communes dites « périurbaines », la croissance est essentiellement due à l'arrivée de nouveaux habitants et non pas à un excédent de naissances comme à Toulouse.
Cette fièvre démographique gagne jusqu'aux campagnes. C'est une nouveauté, l'espace rural régional voit sa population augmenter, même si ce n'est que de 0,7 % par an. « Mais il est encore trop tôt et trop difficile de faire la part entre l'étalement urbain et une réelle redynamisation de l'espace rural dans cette évolution », commente prudemment Magali Demotes-Mainard, la directrice régionale de l'Insee. ■ Lire aussi p. 6