Ils lancent l’alerte pour un réel respect des gestes barrières de la part de toutes les catégories de population. Médecins hospitaliers du CHU de Toulouse, des cliniques privées et professionnels du monde libéral ont tiré vendredi le signal d’alarme quant à la circulation active du coronavirus en Haute-Garonne et dans l’agglomération toulousaine.

Ces soignants mettent en avant un décalage entre la gravité de la situation épidémique, qui crée la tension dans les hôpitaux, et l’application réelle des mesures barrières sur le terrain. « Dans certaines catégories de la population, le respect des mesures barrières régule et baisse la contamination mais d’une manière générale, on ne peut pas continuer comme cela avec de plus en plus de patients hospitalisés », a martelé Marc Penaud, directeur général du CHU de Toulouse.

Eviter des mesures de privation

A la fin de l’été, l’épidémie a repris de la vigueur, en particulier auprès des plus jeunes, sans, dans un premier temps, faire augmenter le nombre d’hospitalisations et de décès. Mais si la maladie peut être bénigne pour les étudiants, le manque de prise de conscience commence à avoir des conséquences lourdes pour les personnes plus âgées.

« En août, il y avait encore le bénéfice post confinement mais aujourd’hui, le taux d’incidence est en hausse dans toutes les classes d’âges, a insisté Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses du CHU. Nous sommes à un tournant où on peut agir avec un meilleur respect des mesures barrières des plus jeunes. Nous ne sommes pas encore aux chiffres du printemps mais nous serons en grande difficulté à court terme ».

Pour éviter de nouvelles mesures de privation de liberté, les médecins plaident pour un sursaut. « Il faut de l’intelligence collective afin d’éviter des retards de soins pour certains patients comme cela a été le cas lors de la première vague, assure Stéphane Oustric, président du Conseil départemental de l’ordre des médecins. Il faut une réaction de la population sinon nous allons au-devant d’un problème que l’on ne pourra pas maîtriser. La population doit jouer le jeu des gestes barrières, même dans la sphère privée ».

Déjà des opérations déprogrammées

Pour absorber la hausse des patients Covid, le CHU et les cliniques privées ont déjà commencé à déprogrammer certaines opérations. Pour Cyrille Chaugne, représentant de l’Union régionale des professionnels de santé, « il faut casser la chaîne de propagation de l’épidémie et c’est insuffisant pour l’instant. On voit que les gestes barrières ne sont pas toujours respectés dans les lieux festifs. Si on veut que ces moments de lien social puissent perdurer, il faut une réaction ».

Devant la vitesse de propagation du virus, qui commence à avoir un impact sur le système de santé, ces médecins appellent à plus de responsabilité de la population.