Toulouse : Pourquoi il n’y aura pas de trottinettes électriques en libre-service dans les rues de la Ville rose
DEPLACEMENTS•Alors que d’autres grandes métropoles françaises ont développé des systèmes de trottinettes en libre-service, la mairie de Toulouse abandonne l’idée de lancer un appel d’offresBéatrice Colin
L'essentiel
- Le trottinettes en libre-service sont de plus en plus présentes dans les grandes métropoles françaises.
- En 2018, une société avait tenté de s’installer à Toulouse sans autorisation municipale, avant d’être interdite par la mairie au bout de trois jours.
- Après avoir annoncé le lancement d’un appel d’offres, la municipalité indique qu’il n’y aura pas de trottinettes en libre-service à Toulouse pour des questions de dangerosité et d’aménagements urbains.
A l’automne 2018, les premières trottinettes électriques en libre-service débarquaient dans les rues de la Ville rose. Sans autorisation de la mairie. Trois jours après leur déploiement, les engins de la société Lime avaient dû être remballés après un gros coup de gueule de Jean-Michel Lattes, le premier adjoint au maire de l’époque.
Depuis ce couac, de nombreux Toulousains s’attendaient à voir débarquer un jour ou l’autre ce service très en vogue dans les grandes métropoles françaises, présent aussi bien à Lyon, Marseille que Bordeaux.
Mais les sociétés Bird, Dott ou encore Tier vont devoir ronger leur frein encore longtemps. La mairie, par la voix de son conseiller municipal au vélo et aux nouvelles mobilités, l'astronaute Philippe Perrin, vient d’indiquer que ce service ne verrait pas le jour à Toulouse.
Favoriser les trottinettes personnelles
Pourtant, au début de l’été, son collègue et prédécesseur aux questions de mobilité, Jean-Michel Lattes, avait laissé entendre qu’une arrivée d’opérateurs privés pourrait se faire en début d’année prochaine. « Nous nous sommes aperçus que nous avions beaucoup de réserves sur beaucoup de points. Nous ne sommes pas contre les trottinettes électriques, mais contre le libre-service », indique Philippe Perrin qui abandonne l’idée de lancer un appel d’offres.
Pour ce dernier, les engins proposés en free-floating sont peu adaptés aux rues pavées de Toulouse. « En libre-service, il y a un effet d’opportunité, à Paris elles sont déposées n’importe où, en plein milieu des trottoirs. Elles sont aussi souvent louées sans casque et en général ce sont des engins que l’on ne maîtrise pas. Cela cause beaucoup de traumatismes faciaux lors d’accidents, on a aucune marge de sécurité pour les usagers », poursuit le nouvel élu.
Loin d’être opposé à ce mode de déplacement, il se dit donc plus favorable aux trottinettes personnelles qu’à celles en location, et verrait d’un bon œil la mise en place d’une aide à l’achat, comme cela existe déjà pour les vélos électriques.
En attendant, il se focalise sur le développement des pistes cyclables que chaque propriétaire de trottinette peut emprunter. Des aménagements temporaires mis en place pendant le confinement ont ainsi été pérennisés. C’est le cas sur les avenues Etienne-Billières, de Grande-Bretagne ou Paul-Séjourné. « Beaucoup de rues sont passées de 30 à 20 km/h, et cela participe aussi à l’apaisement de la ville », assure l’ancien astronaute.