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Pourquoi le virus circule-t-il plus activement dans la Ville rose ?

Coronavirus à Toulouse : Pourquoi le virus circule-t-il plus activement dans la Ville rose ?

EPIDEMIELa hausse constante des cas positifs a amené les autorités à prendre des mesures, notamment auprès des jeunes, plus touchés par le virus, mais aussi moins symptomatiques
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • En Occitanie, 351 cas positifs ont été détectés chaque jour au cours de la dernière semaine, contre 279 cas quotidiens la semaine précédente.
  • Le virus circule activement, en particulier à Toulouse où le taux d’incidence est de 77 pour 100.000 habitants, au-dessus du seuil d’alerte de 50/100.000 habitants.
  • Plus de monde présent cet été à Toulouse, plus de relâchements aussi peuvent expliquer la circulation importante du virus, notamment chez les jeunes.

En milieu de semaine dernière, le préfet de la Haute-Garonne, en accord avec le maire de Toulouse et les autorités sanitaires, prenait la décision d'imposer le port du masque obligatoire sur l’ensemble de la Ville rose pour lutter contre le coronavirus.

Une première dans une grande zone urbaine, où jusqu’à présent, seuls certains secteurs étaient concernés par cette obligation. Mais les mauvais chiffres de la quatrième ville de France ont décidé les autorités à passer à la vitesse supérieure.

Taux d’incidence triplé en moins d’un mois

Le seuil d’alerte de 50 cas positifs détectés pour 100.000 habitants, le fameux taux d’incidence, a en effet été dépassé au cours de la semaine du 10 août, alors qu’il était de 20 cas pour 100.000 fin juillet. Le 17 août il était parvenu à 64,2, « et nous avons atteint le taux de 77 pour 100.000 vendredi dernier », relève François Chollet, conseiller municipal délégué chargé de coordonner la lutte contre le Covid-19.

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De quoi mettre sur les dents l’ensemble des responsables locaux, d’autant que jusqu’à présent, la Haute-Garonne avait été plutôt épargnée par la pandémie. Difficile d’expliquer par un seul facteur cette hausse des cas. « Nous n’avons pas de vraies explications, il y a eu plus de monde sur Toulouse cet été que d’habitude, on l’a constaté aux urgences aussi où il y a eu plus de passages toutes pathologies confondues », souligne Muriel Alvarez, cheffe du pôle Inflammation Infection Immunologie Locomoteur du CHU de Toulouse.

Il y a aussi eu plus de dépistages, les autorités ayant décidé de mettre le paquet sur les tests. En Occitanie, au cours de la dernière semaine, plus 60.000 tests ont été réalisés, soit 5.000 de plus que la semaine précédente. Et chaque jour, plus de 351 cas positifs ont été détectés, contre 279 la semaine précédente.

A Toulouse, entre le 7 et le 22 août, 12.021 personnes sont passées par les quatre drives « publics » qui ont vu le jour sur les allées Jules-Guesde, à Borderouge, Bellefontaine et les Argoulets. En une demi-heure, avec ou sans prescription médicale, malade ou non, tout le monde peut avoir droit gratuitement à un prélèvement par voie nasale. Un autre drive-test sur la voie publique devrait voir le jour dans le quartier de Saint-Cyprien.

Mais pour les spécialistes, ce n’est pas le nombre de tests réalisés qui montre que le virus circule plus. « Il y a une hausse du nombre de cas, mais aussi une hausse du taux de positivité des tests, en juillet il était à plus de 1 % sur la région, aujourd’hui il est de plus de 3 % », poursuit l’infectiologue.

Les jeunes plus touchés

Et ce sont les 20-30 ans qui sont les plus touchés. « Sur les réseaux sociaux, nous avons vu des vidéos de fêtes familiales, ou dans certains bars. On a eu l’impression qu’il y a eu des excès. Et nous appréhendons très clairement la rentrée scolaire et universitaire, car d’ici quelques jours, il y a une réalité, Toulouse comptera 110.000 étudiants de retour sur les campus », insiste François Chollet. Un relâchement, notamment chez les plus jeunes, qui incite les responsables politiques et sanitaires à les cibler.

Un drive-test va ainsi être installé au niveau de la station de l’Université Paul-Sabatier dans les prochains jours

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Ce jeudi, un dispositif temporaire de prélèvements par PCR sera aussi ouvert place Saint-Pierre. La semaine dernière, en soirée, près de 430 personnes s’étaient fait dépister lors d’une campagne similaire organisée dans ce haut lieu festif de la Ville rose.

« On sait que dans 99 % des cas, les jeunes ne développent pas de pathologie grave, ils sont peu ou asymptomatiques. Le fait qu’ils se fassent dépister est un signe positif, cela veut dire qu’ils ont conscience de la possibilité de contaminer leur famille. C’est très citoyen », relève Muriel Alvarez.

« Un test n’est pas un blanc-seing »

Cette jeunesse des personnes testées positives explique certainement qu’il y ait « seulement » 28 patients hospitalisés au CHU de Toulouse, dont quatre en réanimation.

« Quand il y a un tsunami, la mer se retire avant qu’il y ait une vague. On pourrait donc craindre les signes précurseurs d’un tsunami, mais on ne sait pas de quoi demain sera fait », reconnaît Jean-Michel Mansuy, virologue au sein du pôle Biologie du CHU de Toulouse. Pour ce spécialiste, une chose est cependant sûre, « un test n’est pas un blanc-seing ». « Les biologistes doivent expliquer en permanence que c’est une photo à l’instant présent, on peut être négatif un jour et positif le lendemain matin. Ce qui est important c’est de bien faire passer le message éducatif sur les modes de transmission », insiste-t-il.