Toulouse : C’est quoi l’Intégral R, ce nouvel avion qui a fait son premier vol public ?
PARI•Une toute jeune société toulousaine s’est mis en tête de devenir le nouveau constructeur aéronautique toulousain. Son petit avion biplace, destiné à la voltige, une vraie niche, a réussi son premier vol public mercrediHélène Ménal
L'essentiel
- Au moment où l’aéronautique vit ses heures les plus noires, un tout petit constructeur toulousain voit son rêve se réaliser.
- AURA AERO a réussi mercredi le premier vol public de son avion de voltige biplace.
- L’entreprise va installer sa chaîne d’assemblage dans un vieux hangar de la base de Francazal et espère livrer son premier appareil à l’automne 2021.
A l’heure où le secteur part plutôt en vrille, peut-on vraiment rêver d’être le nouveau constructeur aéronautique toulousain ? La réponse est oui. Pour preuve, le premier envol public réussi ce mercredi depuis les pistes de l'ancienne base militaire de Francazal, de l'Integral R. Un avion bien plus petit que ceux qui se construisent et se vendent habituellement dans la Ville rose. Profilé, d’un beau gris métal, il mesure à peine plus de 7 m de long pour 8,78 m d’envergure et dispose d’une autonomie d’un millier de km.
L’appareil biplace est en fait destiné à la voltige. « Le but est de répondre aux besoins de formation de pilotes civils ou militaires, du milieu de la voltige sportive et des pilotes propriétaires » (par exemple de riches Américains en quête de sensations fortes), explique Jérémy Caussade, président et cofondateur d’AURA AERO, le nouveau petit poucet du secteur. L’entreprise n’a été créée qu’en 2018 par trois ingénieurs aéronautiques. « Nous nous sommes rencontrés dans l’association Réplic’Air qui retape des avions anciens, rappelle Jérémy Caussade. Et on avait très envie de revoir un constructeur aéronautique sur le site de Francazal qui a été la première base aérienne française en 1934 ».
« Du caractère » et des ambitions
L’envie est devenue très concrète ce mercredi avec l’envol du premier prototype sous les applaudissements – en ligne, crise sanitaire oblige – des amis et connaisseurs. « L’avion est à la fois stable et sûr, il démontre du caractère quand on le pousse un peu », assure Eric Delesalle, l’un des deux pilotes d’essais.
Après ce « premier vrai jalon », il faudra « une petite année » et de nombreux autres vols à l’Integral R pour obtenir sa certification. Un temps qui sera mis à profit par AURA AERO pour construire la chaîne d’assemblage dans son hangar de Francazal, peaufiner son bureau d’études. La société, discrète sur ses chiffres, a déjà plusieurs commandes fermes. L’objectif est de livrer le premier appareil en octobre 2021. Puis d’en produire dans un premier temps une trentaine par an, vendus « 300.000 euros hors taxe pour la version de base ». D’ici là, Jérémy Caussade et ses associés prévoient de se montrer au Bourget, où en 2019 ils avaient présenté leur première maquette, et de faire une tournée américaine, dans l’Eldorado des amateurs de voltige.