MUNICIPALESRéélu dans la ville d'Airbus, le maire de Blagnac est dans «l'incertitude»

Coronavirus à Blagnac : Réélu alors que l'économie était florissante, le maire aujourd'hui dans « l'incertitude »

MUNICIPALESElu alors que le secteur aéronautique était florissant, Joseph Carles, le maire de Blagnac, doit faire face à une situation chamboulée deux mois après le début de la crise
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • A Blagnac, Joseph Carles, le maire sortant de centre gauche, a été réélu avec 50,79 % des votes.
  • Il a été officiellement installé mardi lors d’un conseil municipal.
  • Pour cet élu d’une ville où l’activité est intimement liée à l’aéronautique, la crise actuelle crée des incertitudes.

Le 15 mars au soir, Joseph Carles était le maire d’une ville dynamique, doté d’un aéroport florissant et bénéficiant de la présence d’Airbus sur son territoire, fleuron de l’industrie aéronautique européenne.

Deux mois plus tard, alors qu’il a été réélu mardi soir par le nouveau conseil municipal, la crise du coronavirus a complètement rebattu les cartes.

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Aujourd’hui, la quatrième plateforme aéroportuaire de province a vu son trafic quotidien passer de plus de 100 vols par jour à seulement deux allers-retours. Un trou d’air pour les compagnies aériennes qui, par répercussion, touche de plein fouet le constructeur aéronautique, l’un des plus gros pourvoyeurs d’emplois de la commune.


Résultats des municipales à Blagnac

« Ce qui est difficile à imaginer c’est quand les choses vont redémarrer. Avant la crise, nous étions sur des projets, sur une dynamique. Puis nous avons dû gérer cette crise et aujourd’hui on se demande ce qui va se passer demain », reconnaît l’élu divers gauche.

La commune, qui compte plus de travailleurs que d’habitants, pourrait voir pâtir ses finances de cette nouvelle donne. « Ma préoccupation aujourd’hui est de savoir quel sera l’impact de cette crise sur les capacités de la ville de demain, et cette préoccupation est double car je suis aussi conseiller métropolitain. Quand on sait que l’essentiel de la ressource fiscale de la Métropole repose sur la masse salariale des entreprises, tout comme le versement transports perçu par Tisséo, on s’interroge et on se retrouve dans l’incertitude », poursuit cet ancien enseignant de Sciences-Po de 69 ans.

Question de ressources

Si les taxes foncières continuent à alimenter le budget communal, des ressources pourraient donc faire défaut. Et de pointer ainsi des projets dont l’horizon pourrait s’éloigner, comme le prolongement de la route 902, la création d’un pont sur la Garonne ou encore la troisième ligne de métro.

L’édile s’attend à devoir faire face à l’arrivée de nouveaux publics, fragilisés par la crise. Mais il entend aussi prolongement ce que celle-ci a pu créer, « ces démarches spontanées et solidaires de gens qui ont eu envie de s’investir », relève Joseph Carles.

Pas question de laisser en chemin l’ordre des priorités qu’il s’était fixé avec son équipe, que ce soit sur l’urgence de la transition écologique, via notamment les déplacements doux, ou encore l’association du citoyen dans le cadre de la démocratie coopérative.