On a beau être écolo, l’idée de devoir laver tous les soirs les couches de bébé, ce n’est pas vraiment le pied. Des Toulousains ont décidé de s’en charger pour les parents engagés dans la protection de la planète en mettant en place un service de nettoyage, location et livraison de couches lavables baptisé «les tontons laveurs».

Une solution innovante qui verra le jour en septembre mais qui est d’ores et déjà en lice pour l’appel à projets « Ma Solution pour le Climat » de la région Occitanie.

Cette idée a germé dans la tête de trois géologues, pas vraiment des spécialistes du secteur de la petite enfance. Sauf quand l’un d’eux, Sylvain, est devenu papa et s’est posé la question des couches lavables. S’il a pu constater de l’intérêt écologique qu’elles avaient, il a aussi vu les freins que leur gestion pouvait susciter chez certains parents.

Les trois amis ont décidé de se résoudre à leur place ce problème en proposant ce service. « Nous nous sommes rendu compte que cela se faisait dans d’autres pays ou dans d’autres endroits en France. Nous avons donc décidé de nous lancer dans les structures collectives, type crèches ou halte-garderie, car, pour l’instant, c’est plus simple en termes de volume et cela permet de sensibiliser les familles », explique Alexandre, l’un des membres de l’association « Les tontons laveurs ».

Mille kilos de déchets en moins

Entre octobre et décembre, ils ont ainsi testé leur concept auprès de deux crèches de la Ville rose. Chaque jour, ils ont livré des couches propres, fabriquées en périphérie de Toulouse, et repartaient avec celles utilisées. « Les couches souillées sont mises en boule, nous nous séparons les deux parties, celle absorbante en microfibre et celle imperméable. On enlève le surplus, puis elles partent dans une blanchisserie professionnelle », poursuit Alexandre.

Après plusieurs semaines de test, avec l’accord des parents, « les retours sont plutôt bons ». La question du respect de l’environnement est un argument qui porte. « Un enfant consomme 4.000 à 5.000 couches jetables jusqu’à ce qu’il soit propre, soit 1.000 kg, avec les couches lavables, c’est une vingtaine. A la production, les jetables nécessitent 23.400 litres d’eau, avec les lavables c’est 13.800 », avance Thomas, un autre des « tontons laveurs ».

Un seul point reste à régler : celui du coût, légèrement plus élevé lorsqu’on fait appel à ce service. Mais pour le régler, les Toulousains ont décidé d’investir dans une machine à laver professionnelle. Et pour y parvenir, ils espèrent qu’ils susciteront l’engouement auprès des votants de l’appel à projet de la région « ma solution pour le climat », en ligne jusqu’au 2 mars.